Le Ciné Pince-Vent de Chennevières-sur-Marne a fermé

© Stéphane Goubault/Boxoffice Pro

La liquidation judiciaire de la société qui exploitait le multiplexe de 8 salles, dans le centre commercial de la commune du Val-de-Marne, a été prononcée le 5 juillet.

Le Ciné Pince-Vent, qui avait ouvert à l’automne 2018, a donc baissé le rideau le dernier jour de la Fête du Cinéma 2023, lors d’un printemps où la fréquentation, pour lui aussi, reprenait pourtant des couleurs.
Le complexe de 8 salles et 1 600 fauteuils de la commune du Val-de-Marne, inscrit au sein d’un centre commercial propriétaire des murs, était exploité par David et Pascal Launois. Leur société avait été placée en redressement judiciaire en octobre 2022 par le tribunal de commerce de Créteil, qui a prononcé la liquidation le 5 juillet. « Nous avions pourtant un plan de continuité avec un associé, et deux propositions de reprise. Mais il aurait fallu que le loyer soit baissé de moitié et Carmila, la société immobilière du groupe Carrefour, n’a rien voulu entendre », explique Pascal Launois.

Avec son frère, ils avaient mis près de sept ans à concrétiser ce gros projet, pour lequel ils avaient investi 5 millions d’euros, après avoir vendu le fonds de leur cinéma précédent, Les 4 Delta à Saint-Maur-des-Fossés. David et Pascal Launois avaient contracté de gros emprunts, misant sur 500 000 entrées annuelles. Mais le prévisionnel, tout comme l’échéancier de remboursement du prêt, avait été établi avant le Covid. Le Ciné Pince-Vent, « ouvert au moment des Gilets jaunes puis confronté aux grèves, avant que n’arrive la pandémie », n’a donc jamais pu trouver son rythme de croisière et surtout, a dû continuer à payer son loyer pendant la fermeture des cinémas. « Un loyer très élevé, qui représentait  25 % de notre chiffre d’affaires, et dont seuls trois mois nous ont été remboursés », déplore le gérant. Et si la fréquentation était bien remontée en 2022, pour un total de 220 000 entrées sur l’année, puis affiché une progression de 34 % sur le début de 2023, cela n’a pas suffi face aux charges. Pourtant, Pascal Launois fait remarquer que parmi ses gros concurrents, le Ciné Pince-Vent faisait plus d’entrées que le Kinepolis Servon et souvent autant que l’UGC Noisy-le-Grand, « même plus sur les films pour enfants ».
Un travail que certains professionnels ont voulu encourager : « Hier pendant les audiences, des représentants de Warner, Metropolitan, ou encore Mediavision s’étaient déplacés pour nous défendre ». L’exploitant a dix jours pour déposer un recours.

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