Le prix Ecoprod France est remis cette année à un film présenté en Séance de minuit, tandis qu’un film italien est distingué dans le palmarès international.
Sur les 11 films en lice cette année, le prix Ecoprod France revient à Acide de Just Philippot, produit par Bonne Pioche Cinéma (avec Pathé Films) et présenté en Séance de minuit de la Sélection officielle, « pour son engagement environnemental ambitieux et transversal ».
Parmi les actions mises en place en collaboration avec Secoya Eco-tournage, agence de conseil en éco-responsabilité, on compte, au niveau de la restauration, des silos à vrac et produits bio à disposition de l’équipe pendant le tournage et des menus élaborés à base de produits bio de saison, parfois entièrement végétariens ; l’utilisation de nombreux équipements de régie issus des précédents tournages de Bonne Pioche et l’achat des produits technologiques reconditionnés ; lors des prises de vue en décors naturels extérieurs, la préservation la faune et la flore environnantes, le recyclage des déchets liés au décor…
Pour Yves Darondeau et Clément Renouvin, producteurs chez Bonne Pioche Cinéma, « c’est une formidable reconnaissance des efforts de toute l’équipe du film et un encouragement à faire encore mieux avec un maximum de parties prenantes dans notre écosystème. Notre responsabilité de producteur, au-delà des ambitions artistiques et économiques d’un film, se doit d’être citoyenne ». Acide sortira en salles le 20 septembre 2023 sous pavillon Pathé.
Une deuxième distinction, le prix Ecoprod International, est remise à La Chimera d’Alice Rohrwacher, en compétition officielle, produit par Tempesta (avec Ad Vitam Productions, Amka Film Productions et Rai Cinema). « Le jury a apprécié que la démarche éco-responsable, très ambitieuse, ait été véritablement ancrée sur le territoire. Les équipes ont en effet travaillé en étroite collaboration avec le tissu local et notamment les associations environnementales et sociales. »
L’un des défis auxquels a dû faire face la production, accompagnée par la société de conseil EcoMuvi, résidait dans l’accès à l’énergie, la majorité du tournage se déroulant dans des zones reculées. Pour éviter d’utiliser des groupes électrogènes diesel, plus de 20 branchements temporaires au réseau électrique ont été installés, ce qui a permis de réduire l’empreinte carbone liée à l’énergie de 45 % et, d’économiser environ 28 800€. La majorité des costumes a été louée ou achetée d’occasion et, à la fin du tournage, 75 % des costumes ont été donnés à des associations caritatives ou à d’autres projets cinématographiques afin d’en assurer leur réutilisation. La restauration a été assurée par une petite entreprise locale utilisant des ingrédients en circuit court et de saison. Les menus comprenaient toujours un plat végétarien et, une fois par semaine, une journée sans viande était instituée pour toute l’équipe.
« Recevoir le prix Ecoprod est une grande réussite, non seulement pour la production et pour le travail qu’elle effectue depuis des années autour des enjeux environnementaux, sociaux et économiques, mais aussi pour le territoire même dans lequel La Chimera a été tourné », s’enthousiasme le producteur chez Tempesta Carlo Cresto-Dina. « On pense souvent qu’il est difficile voire impossible de tourner de façon éco-responsable en milieu rural, alors qu’en réalité, le travail acharné et la passion peuvent conduire à d’excellents résultats. » La Chimera est prévu sur les écrans français le 6 décembre 2023, sous pavillon Ad Vitam.
Partager cet article