Disparition de René Chateau, la « Mémoire du cinéma »

Le célèbre éditeur vidéo, producteur et distributeur, est mort à 84 ans. 

Son nom est associé aux jaquettes de VHS et DVD de la collection “La Mémoire du cinéma français”, qu’il avait lancée en 1979 dans l’idée d’éditer tous les films du patrimoine, et bien vite au-delà du cinéma national. Sans René Chateau, Massacre à la tronçonneuse, que la censure avait interdit en salles, n’aurait jamais été découvert en France. « Indépendant et fier de l’être, homme passionné pour qui “la culture cinématographique d’aujourd’hui était le cinéma de divertissement d’hier”, il nous a entrouvert les portes du rêve et du souvenir avec sa collection de films exceptionnels », a écrit son équipe de La Mémoire du cinéma en annonçant son décès.

Mais c’est d’abord sur les plateaux de tournage que René Chateau aima le cinéma. Il commença comme journaliste, ce qui lui fit rencontrer de nombreuses stars, dont Jean-Luc Godard et Jean-Paul Belmondo dont il deviendra l’associé. Leur société, jusqu’en 1984, permit à l’acteur de produire et distribuer des films tels que Flic ou Voyou, L’As des As ou Le Professionnel. En 1987, René Chateau avait aussi produit et co-écrit Les Prédateurs de la nuit de Jesús Franco, offrant le rôle-titre à son épouse d’alors, Brigitte Lahaie.

Avant cela, il avait fait vivre les films en salles en organisant de nombreux événements et rétrospectives – il a créé le “Club du show-business” au Balzac en 1968 – puis en programmant, à partir de 1975, les trois salles du Hollywood Boulevard à Paris. C’est lui qui a ainsi fait découvrir Bruce Lee en France, ou encore les films de la blaxploitation.

Entrepreneur averti, insatiable cinéphile, René Chateau a aussi publié plusieurs livres, dont  Le Cinéma français sous l’Occupation, qui reste une référence, ou encore Audiard par Audiard, en 1995.

Il s’est éteint la semaine dernière à Saint-Tropez, terre de stars.