Disparition de Pierre Pezet, ancien président de la FNCF

Pierre Pezet lors des 70 ans de la FNCF, en 2015 © FNCF

L’exploitant, qui a été à la tête de la Fédération nationale des cinémas français de 1985 à 1987, s’est éteint vendredi 6 octobre à l’âge de 92 ans.

Figure importante de la profession, et particulièrement dans le midi de la France, Pierre Pezet, féru d’opéra autant que de cinéma, habile entrepreneur mais engagé au service de la filière en général, aura accompagné les mutations de l’exploitation, des années 50 jusqu’au début des années 90. « La multiplicité des activités et leur diversification me plaisaient beaucoup : la réflexion sur l’offre culturelle mais aussi la rénovation et la construction des bâtiments », disait en effet celui qui a œuvré à la diversité de l’offre dans des villes moyennes comme Avignon, tout en ayant une vision nationale.

Lors de son mandat de président de la FNCF, mené dans un contexte difficile de crise de la fréquentation, Pierre Pezet a notamment joué un rôle crucial dans le domaine des obligations imposées à Canal+ en matière d’investissement dans la production et la diffusion de films français. Saluant sa mémoire, Richard Patry, l’actuel président de la Fédération, rappelle qu’on lui doit aussi « la première grande bataille sur la chronologie des médias, la loi Sueur permettant aux collectivités territoriales de subventionner des entreprises privées, la création de Collège au cinéma et la mise en place, à la demande du ministre de la Culture Jack Lang, de la première Fête du Cinéma en 1985 ».  

Né dans une famille de montreurs d’images du sud de la France – sa grand-mère, à Aix et Avignon, puis son père à Nîmes et Béziers, tenaient des salles de spectacles et “cinématographe” –, Pierre Pezet a rejoint les Théâtres Pezet en 1956, dirigé le Palace d’Avignon, puis tour à tour créé le Rio dans la même ville, le Vox de Nîmes, Le Palace de Valence, ou encore Le Capitole de Montpellier. En 1968, à la demande de Jean Vilar, il crée les Rencontres cinématographiques du Festival d’Avignon, qui connaîtront un succès fou pendant 13 ans. Longtemps au bureau de l’Union cinématographique française (UCF), qui fédère les cinémas du Sud de la France, il devient, en 1985, le 11e président de la FNCF… et le premier à ne pas être issu de la région parisienne. Outre les avancées concrètes, il avait, aussi, « une furieuse envie de détruire l’image désastreuse associée au métier, présentant les exploitants comme des poujadistes analphabètes ».

De la fin de son mandat à aujourd’hui, il siégeait encore comme président d’honneur de la Fédération. Il restera, dans l’histoire des salles de cinéma françaises, un artisan essentiel de leur préservation, tout comme celle de la diversité des films. « C’était un homme visionnaire, amoureux des arts, historien conteur passionnant, cultivé, érudit, très drôle et, surtout, très bienveillant », ajoute Richard Patry.

Toutes nos condoléances à ses proches.

Pierre Pezet lors des 70 ans de la FNCF, en 2015 © FNCF

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