Disney, entre reconquête et repli sur les acquis

Bob Iger, l'incontournable CEO de The Walt Disney Company © The Walt Disney Company

Au troisième trimestre 2023, la Company affiche 2,3 milliards de dollars de revenus, en croissance de 4 % par rapport à l’année précédente. Avec une activité streaming en progrès significatif, et une activité cinéma à maximiser.

Au cours de la communication des résultats trimestriels, le PDG Bob Iger s’est félicité de « la transformation sans précédent » entreprise depuis son retour aux commandes de The Walt Disney Company en novembre 2022, qui « remet la créativité au cœur de l’activité ». Après d’importants changements dans la gestion ainsi que des réductions agressives de ses coûts, la société devrait dépasser son objectif initial de 5,5 milliards de dollars d’économies.
« Il nous reste encore beaucoup à accomplir », a déclaré Bob Iger en désignant les trois activités qui généreront la plus grande croissance au cours des cinq prochaines années : « nos studios de cinéma, nos parcs d’attraction et le streaming – tous étant étroitement liés à nos marques et franchises ». 

Le streaming, une activité en pleine convergence

Du côté du “direct-to-consumer”, en seulement trois trimestres, la société a diminué ses pertes de 1,1 milliard de dollars à 0,5 milliard, et Disney+ pourrait, malgré « un environnement difficile », atteindre la rentabilité d’ici la fin de l’exercice 2024. Bob Iger a en effet confirmé que, depuis son retour, l’ensemble de l’activité a été « réinitialisée autour d’une économie conçue pour offrir une rentabilité significative et durable. Nous privilégions la force de nos marques et franchises, nous rationalisons le volume de contenu que nous produisons, ce que nous dépensons et les marchés dans lesquels nous investissons ». 
Le dirigeant souhaite aussi exploiter toutes les opportunités offertes par les différentes fenêtres de diffusion, peaufinant les stratégies de tarification et de marketing et maximisant « notre énorme potentiel publicitaire ». 
Outre l’extension de l’offre Disney+ avec publicité à certains pays d’Europe et au Canada à partir de novembre prochain [voir ci-contre], le dirigeant est revenu sur le nouveau forfait groupé sans publicité comprenant Disney+ et Hulu qui sera proposé aux États-Unis dès septembre. « C’est une formule de succès que nous avons déjà prouvée sur les marchés internationaux avec notre offre Star sur Disney+ », a noté Bob Iger qui envisage « un avenir où les consommateurs pourront accéder à encore plus de contenus de streaming de la société en un seul endroit, ce qui entraînera une plus grande implication des utilisateurs, une réduction du taux de résiliation et de meilleures opportunités pour les annonceurs ». 

À la fin du troisième trimestre 2023, Disney+ compte 105,7 millions d’abonnés à travers le globe, dont 46 millions aux États-Unis.

Produire moins, gagner plus

Au niveau de ses studios de cinéma – et alors que la grève des scénaristes et des acteurs se poursuit à Hollywood –, Disney se concentre sur l’amélioration de la qualité de ses films, mais aussi « sur une meilleure économie ». Ce qui se traduit par une réduction du nombre de titres produits, tout comme de leurs coûts respectifs. La firme reste, en outre, particulièrement vigilante à la maximisation de la chaîne de valeur de ses titres, à travers « les multiples fenêtres de distribution à notre disposition ». 
Bob Iger estime en effet que les grandes franchises et les films à gros budget présentent aussi l’atout de créer de l’intérêt pour le catalogue Disney existant. « Par exemple, nous constatons un engagement formidable sur Disney+ sur les précédents Gardiens de la galaxie, le premier Avatar et les quatre premiers Indiana Jones. » Une certaine idée de l’économie circulaire…

Bob Iger, l'incontournable CEO de The Walt Disney Company © The Walt Disney Company