Bob Iger poursuit la mutation de Disney

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Le CEO a fait plusieurs annonces pour transformer la firme qui a présenté ses résultats pour son premier trimestre fiscal 2023, notamment marqué par la perte d’abonnés pour Disney+.

C’est une première depuis son lancement fin 2019 : la plateforme de streaming de Disney a perdu 2,4 millions d’abonnés au cours des trois derniers mois de l’année 2022. Une érosion qui provient principalement de Hotstar (-3,8 millions d’abonnements), la version de Disney+ déployée en Inde et partiellement en Asie du Sud-Est, qui a perdu les droits du très populaire cricket. En parallèle, le service voit sa croissance ralentir en Amérique du Nord (seulement 200 000 nouveaux abonnés) et dans les autres marchés internationaux (+1,2 million), portant ainsi son total à 161,8 millions de souscriptions au 31 décembre 2022. En incluant ESPN+ et Hulu, l’ensemble des plateformes de Disney comptabilise 209,8 millions d’abonnés. Et, malgré des pertes opérationnelles chiffrées à 1,1 milliard de dollars sur le trimestre pour ces services, Bob Iger espère toujours que Disney+ sera rentable d’ici 2024.

Si le chiffre d’affaires de Disney s’élève à 23,51 Mds$ pour le trimestre, surpassant les prévisions des analystes et en progrès de 8 % sur un an, le CEO a tout de même annoncé vouloir réduire de 5,5 Mds$ les coûts de la firme. Il a ainsi indiqué que 7 000 emplois allaient être supprimés au niveau mondial, soit plus de 3 % de l’effectif total de Disney. « Bien qu’elle soit nécessaire pour faire face aux difficultés actuelles, je ne prends pas cette décision à la légère », s’est défendu Bob Iger, qui a repris les rênes de l’entreprise en novembre dernier. À voir notamment quel impact aura cette décision sur la filiale française de la major. 

En parallèle, le CEO a dévoilé la nouvelle organisation interne, divisée en trois branches : Disney Entertainment (cinéma, séries, plateformes), dirigé par Dana Walden et Alan Bergman ; ESPN (sport), dirigé par Jimmy Pitaro ; Disney Parks, Experiences & Products, dirigé par Josh D’Amaro. Cela met ainsi fin à la division Disney Media & Entertainment Distribution, initiée par Bob Chapek et qui séparait notamment la prise de décision entre la création et la distribution des contenus.

« Après un premier trimestre solide, nous nous lançons dans une transformation importante, qui maximisera le potentiel de nos équipes créatives et de nos marques et franchises », a déclaré le CEO. « Nous pensons que le travail que nous faisons pour transformer notre entreprise autour de la créativité, tout en réduisant les dépenses, va amener de la croissance durable et de la rentabilité pour nos activités de streaming, et nous permettra de mieux nous positionner pour faire face aux perturbations futures et aux défis économiques mondiaux, tout en étant bénéfique pour nos actionnaires. » 

Pour Bob Iger, « nous sommes dans une période de transition très intéressante, qui se dirige inévitablement vers le streaming ». Pour autant, Disney entend « rééquilibrer » ses efforts vers les secteurs traditionnels comme la télévision linéaire et les cinémas « qui peuvent encore nous fournir une capacité de monétisation importante », ainsi qu’un poids marketing et un amortissement des dépenses de contenu. En ce sens, le CEO du groupe a annoncé la mise en production de trois suites de franchises animées à succès : La Reine des neiges 3, Toy Story 5 et Zootopie 2.

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