The Walt Disney Company a dévoilé sa stratégie Direct to Consumer (DTC) lors de son Investor Day 2020, restructurant l’ensemble de ses départements production et distribution dans une approche axée sur le numérique. La firme maintient quelques sorties au cinéma, comme Raya et le Dernier Dragon ou Black Widow.
L’exploitation mondiale retenait son souffle en amont des annonces de Disney concernant sa stratégie de distribution en 2021, face à une lente reprise qui se profile pour les cinémas du monde entier après la pandémie de COVID-19. C’est l’avenir même du partenariat historique entre Disney et les exploitants, qui a permis notamment au studio d’enregistrer un record de 13,15 milliards de dollars au box-office mondial en 2019, qui était en jeu hier lors de la journée investisseurs de la firme, promettant de marquer son changement d’orientation vers ses propres services de streaming (Disney +, Hulu et ESPN +).
Le moins que l’on puisse dire, c’est que The Walt Disney Company a, en partie, atténué les craintes de l’industrie, confirmant rapidement les sorties en salles de deux films phares du premier semestre 2021 : Raya et le Dernier Dragon (5 mars aux États-Unis, le 31 en France) et Black Widow (7 mai aux US, le 5 en France). Après avoir suivi différentes stratégies de monétisation pour Mulan (retiré des salles en faveur d’une exploitation en PVOD sur Disney+) et pour Soul (retiré des salles pour être proposé sans supplément sur la plateforme à partir de Noël), Disney adopte le principe d’un surcoût Prime Access pour la prochaine production Pixar Raya, qui sera lancée simultanément en salles et sur Disney + en Premier Access au tarif de 29,99 dollars, en plus des frais d’abonnement à la plateforme. Concernant le blockbuster des studios Marvel, aucune mention d’une fenêtre d’exclusivité salles n’a été mentionnée.
Le CEO de The Walt Disney Company Bob Chapek a expliqué cette nouvelle stratégie de la firme par deux événements : « la COVID et l’évolution du comportement des consommateurs ». Et si 80 des 100 titres annoncés sont d’abord réservés à Disney +, « ce qui en dit long sur notre pivotement », admet le dirigeant, il ne renie pas que c’est à travers la vitrine des salles de cinéma que la firme a construit ses franchises, ni les plus de 13 milliards de dollars que cette fenêtre lui a permis d’amasser l’année dernière.
Bob Chapek assure en outre que cette nouvelle « flexibilité » encouragera la firme à sortir des titres dans les salles avant l’ouverture totale du parc cinématographique. « Cela fonctionne vraiment bien pour l’heure, pendant la pandémie. Nous verrons, au fur et à mesure que nous gagnerons en expérience, si cette stratégie peut évoluer en tant que modèle commercial. Nous allons évaluer chaque titre – comme nous le ferons avec Raya en mars – pour mieux comprendre ce que peut donner le Premier Access dans un monde COVID et post-COVID. »
Les sorties salles à venir
Le studio a confirmé quelques sorties phares de son line-up des années à venir. Chez LucasFilms, sont notamment attendus le cinquième et dernier opus de la franchise Indiana Jones, signé James Mangold, toujours avec Harrison Ford, pour juillet 2022, ainsi que les deux Star Wars réalisés par Patty Jenkins (Rogue Squadron en décembre 2023) et Taika Waititi (titre et date inconnus). Côté animation, Disney sortira Encanto en novembre 2021, tandis que sous bannière Pixar sont prévus Luca en juin 2021, Turning Red en mars 2022 ou encore Lightyear (juin 2022), sur les origines de Buzz l’éclair, doublé par Chris Evans. Les studios Marvel seront également de la partie avec une flopée de titres : outre Black Widow, sortiront Shang Chi and The Legend of The Ten Rings (9 juillet 2021), Eternals (5 novembre 2021), Doctor Strange in The Multiverse of Madness (25 mars 2022), Thor: Love and Thunder (6 mai 2022) avec Christian Bale en méchant, Black Panther 2 (8 juillet 2022), Captain Marvel 2 (11 novembre 2022), Ant-Man and the Wasp: Quantumania, Blade, Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3, ainsi qu’un nouveau remake des Quatre Fantastiques.
Si Disney affiche clairement son désir de renforcer son offre digitale, il fait preuve également d’une certaine temporisation avec le maintien de plusieurs grosses sorties au cinéma. Un signal positif pour l’exploitation. Mais aussi certainement l’envie pour le studio de suivre avec attention l’évolution du cas Warner, qui a annoncé que l’intégralité de son line-up 2021 serait disponible simultanément en salles et sur sa plateforme HBO Max. En fonction du succès, ou non, d’une telle stratégie, Disney pourrait être amené à revoir la sienne…
Plus de 85 millions d’abonnés pour Disney +
Cet Investor Day a permis à The Walt Disney Company de dévoiler son nombre d’abonnés pour sa plateforme de streaming. Au 2 décembre, 86,8 millions de personnes ont souscrit à un abonnement Disney + à travers le monde. Début octobre, ils étaient 73,7 millions, soit une hausse de 18 % en deux mois. En incluant Hulu, ESPN+, l’ensemble des services de streaming de Disney représente 137 millions d’abonnés à travers le monde, le studio prévoyant d’atteindre entre 300 et 350 millions d’abonnés d’ici fin 2024.
Partager cet article