Des résultats 2022 en baisse pour Gaumont

Le siège de Gaumont à Paris ©Tanguy Colon

De moins bonnes performances de ses films en salles et la réduction importante des investissements des plateformes ont fortement impacté la société à la marguerite l’an passé.

Gaumont a terminé l’exercice 2022 avec un chiffre d’affaires consolidé de 217,9 millions d’euros, contre 266,2 M€ en 2021, soit une baisse de 18 %. Après un bénéfice net de 1 M€ il y a deux ans, la société a enregistré une perte nette de 12,3 M€ en 2022. Outre un contexte perturbé par la guerre en Ukraine, « la concurrence entre les plateformes et le plafonnement du nombre d’abonnés [qui] ont conduit certaines d’entre elles à diminuer drastiquement leurs investissements, ce qui impacte directement Gaumont, aux Etats-Unis en particulier », souligne le groupe. 

Ainsi, la production audiovisuelle perd de la vitesse, la société affichant un chiffre d’affaires de 133,3 M€ contre 194,6 M€ en 2021 (-31 %), principalement en raison de la production américaine et animation jeunesse, dont l’activité chute de 46 % (73,1 M€ vs 134,5 M en 2021), quand le volet production audiovisuelle française et européenne reste à l’équilibre (60,2 M€). 12 programmes ont été livrés – ou partiellement – en 2022 (Totems, Hors saison, ou encore la saison 2 d’El Presidente et de Barbarians), le chiffre d’affaires comprenant par ailleurs l’avancement de séries comme Obsession et Lupin saison 3. 
In fine, le résultat des activités  audiovisuelles (financements dédiés, avant frais de structure, inclus) s’élève à 21,9 M€ en 2022 contre 29,7 M€ en 2021 ; Gaumont a investi 38,7 M€ dans ces œuvres audiovisuelles (vs 76,3 M€ en 2021).

Sur la partie production et distribution cinéma, la société de Nicolas Seydoux affiche un chiffre d’affaires de 75,1 M€, en augmentation de 14,5 % par rapport à l’année précédente (65,6 M€). Dans le détail, en raison d’une fréquentation des cinémas toujours friable, seule la partie distribution est en recul. Gaumont a sorti 12 films en salles en 2022 pour un total de 4 millions d’entrées, quand les 9 titres lancés en 2021 avaient généré 6,2 millions de tickets. De fait, le chiffre d’affaires a fondu de 17,1 M€ à 11,7 M€ (-32 %). 
A contrario, l’activité vidéo et VàD bondit de 66 % avec un chiffre d’affaires de 28,1 M€, que Gaumont explique principalement par les revenus de la production d’Overdose pour Amazon et d’un film pour Netflix. L’export progresse lui aussi de 15,8 M€ à 17,2 M€, tout comme les ventes de droits de diffusion aux chaînes de télévision française (13,9 M€, +15 % vs 2021) notamment ceux de Tout simplement noir et Le Chêne.
In fine, le résultat des activités de production et distribution cinématographiques, y compris le coût des financements dédiés, avant frais de structure, s’élève à 12,5 M€ en 2022 contre 14,9 M€ en 2021, Gaumont ayant investi 26,5 M€ dans les œuvres cinéma. 

Sur le volet cinéma, la société a démarré 2023 de manière plus prometteuse avec quatre titres sortis dont Tirailleurs qui affiche près de 1,2 million d’entrées et Mon crime au démarrage encourageant. Six autres films sortiront en 2023 dont l’attendu Une année difficile d’Eric Toledano et Olivier Nakache, qui figurent parmi les valeurs sûres au box-office français.

Le siège de Gaumont à Paris ©Tanguy Colon

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