Convention : SND fidèle à sa french touch

Le line-up 2022/2023 de SND ©Tanguy Colon

Le 1er décembre, le distributeur a convié exploitants et partenaires à sa première convention depuis plus de trois ans. L’occasion, entre prises de paroles et bandes annonces, de projeter trois films datés ces prochaines mois.

« Le modèle qui s’impose aujourd’hui, c’est la salle de cinéma. Les studios américains ont réintégré que la salle était la plus à même de créer de la valeur et de la notoriété au film. » Pour introduire la journée organisée au Gaumont Champs-Élysées (Paris), Christophe Courtois, directeur de la distribution de SND, a partagé quelques réflexions autour des enjeux du secteur, louant le revirement stratégique favorable à l’exploitation outre-Atlantique et « l’impressionnante résilience du cinéma français » pour être en mesure de réaliser 150 millions d’entrées sur l’année, malgré le contexte des derniers mois, témoignant une nouvelle fois « du lien très fort entre le public et la salle ».
S’il se réjouit de l’offre pléthorique annoncée pour 2023, Christophe Courtois a tenu à rappeler « la fragilité intrinsèque du modèle économique de la distribution, avec moins de DVD vendus, plus de difficultés à vendre des films aux chaînes tv et un rapport complexe avec les plateformes ». Dans l’optique de retrouver un modèle fort, le directeur de la distribution a détaillé le projet de crédit d’impôt distribution, porté par le secteur auprès des pouvoirs publics. « D’une part, cela permettrait aux distributeurs d’avoir plus de marges, donc de financer des films plus importants en mesure d’attirer davantage de spectateurs. D’autre part, cela offre plus de moyens pour renforcer la publicité autour des films. Les distributeurs dépensent collectivement 50 M€ dans la publicité cinéma à la télé, contre 180 M€ pour les plateformes, et nos plans d’affichage sont trois fois moins importants que les leurs. Nous avons un vrai déficit de notoriété, avec seulement 14 % des Français qui seraient au courant des films à l’affiche des salles. » Un projet collectif qui nécessite également l’appui des exploitants, notamment pour sensibiliser les élus locaux.

La convention s’est poursuivie avec la projection du Tourbillon de la vie, premier long de Olivier Treiner, coproduit par Stéphane Célérier et Wassim Béji. Lou de Laâge y incarne Julia à plusieurs périodes de sa vie, chacune explorant différentes existences nées de petits hasard. Raphaël Personnaz, Isabelle Carré et Grégory Gadebois complètent notamment le casting. D’une commande des producteurs, « Olivier Treiner et son épouse Camille ont fait un vrai film d’auteur », note Stéphane Célérier. « C’est rare que le cinéma français produise des films sur la sensibilité, l’émotion, souvent l’apanage des anglo-saxons. » Sortie prévue le 21 décembre prochain.

Le Tourbillon de la vie ©SND

SND lancera son année 2023 avec le film familial d’aventure Zodi et Téhu, frères du désert le 8 février. L’histoire de l’amitié inédite entre un jeune nomade et un dromadaire orphelin, qui se lancent dans un périple à travers le Sahara pour participer à la plus grande course de dromadaires du monde, à Abu Dhabi. « Trois aspects du projet m’attiraient. D’abord, créer le lien émotif entre l’enfant et l’animal. Ensuite, imaginer cette épopée, avec un camp nomade dans le désert comme point de départ pour arriver parmi l’un des villes les plus modernes du monde. Enfin, filmer l’univers des courses montées, que l’on connaît peu, était visuellement très porteur », a raconté le réalisateur Éric Barbier (La Promesse de l’aube, Petit Pays…). Alexandra Lamy figure au générique de cette coproduction SND et Vertigo. À noter que Mika a composé l’une des musiques principales.

Dernier film projeté, Les Choses simples d’Éric Besnard suit un entrepreneur à la tête d’un empire technologique victime d’une crise de panique, qui va faire la rencontre d’un ermite vivant dans la montagne et petit à petit renouer avec les rudiments de la vie. « J’avais très envie de travailler avec Grégory Gadebois », a abondé Lambert Wilson, expliquant également que « dans cette période difficile, nous avons besoin de partir vers un ailleurs, immuable, solide, avec des valeurs plus saines que celles de rapidité et d’efficacité. Le film peut répondre à une sorte de malaise ambiant et donc trouver son public ». Rendez-vous donné le 22 février. 

Pour compléter son programme du premier semestre, SND a présenté quelques images de La Chambre des merveilles (15 mars), adapté du best-seller éponyme de Julien Sandrel. Alexandra Lamy campe une mère qui, suite à l’hospitalisation de son fils, découvre dans sa chambre un carnet listant les dix choses les plus importantes à faire avant la fin du monde. Elle va alors se lancer dans une grande aventure pour y parvenir. « La thématique de la filiation, du rapport entre une mère et son enfant, sont des éléments chers à Lisa Azuelos. C’était donc une évidence de lui proposer ce projet », a déclaré le producteur Éric Jehelmann (Jerico Films). Actuellement en post-production, le film réunit également Muriel Robin et Xavier Lacaille (la série Parlement). Le promo-reel et les 20 premières minutes des Complices (12 avril) ont également été dévoilées. « Après Photos de famille en 2018, c’est la deuxième collaboration entre SND et Cécilia Rouaud, qui signe son troisième film, une comédie policière pleine d’humour », a introduit Audrey Boschat, responsable de la programmation province. François Damiens incarne un tueur à gage qui tourne de l’œil à la vue du sang. Contraint de se réorienter, il va être aidé par un couple de nouveaux voisins (Laura Felpin et William Lebghil).
Un line-up éclectique pour démarrer l’année 2023 chez SND, qui se poursuivra entre autres avec plusieurs titres attendus : l’adaptation de la série animée Miraculous (5 juillet), Vision (27 septembre), le nouveau long de Yann Gozlan après Boîte noire, et L’Abbé Pierre, une vie de combat avec Benjamin Lavernhe (8 novembre).

Le line-up 2022/2023 de SND ©Tanguy Colon

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