La commission Écologie de la FNCF et le CNC ont présenté leurs travaux pour accompagner les salles, lors de la table ronde du mercredi matin à Deauville.
[mis à jour le 9/10/24] La Fédération nationale des cinémas français a mis en ligne aujourd’hui le site dédié à l’écologie, résultant des travaux de sa commission.
[article du 26/09/24] « L’écologie n’est pas un concept abstrait ; il s’agit de l’avenir de la planète et de la place des cinémas dans la société », a soulignait Richard Patry en introduction à la table ronde du Congrès 2024, « et ces questions feront la différence entre ceux qui s’en occupent et ceux qui ne font rien ». Bien entendu, chacun avance selon ses possibilités et ses priorités, mais Marie-Christine Desandré, qui préside la commission dédiée de la FNCF, a réaffirmé que « l’écoresponsabilité n’est pas punitive ou rébarbative, au contraire », comme elle l’expliquait en amont du Congrès.
L’idée de la commission est donc de donner des outils aux exploitants pour avancer selon leur propre feuille de route. Ses sept membres, représentatifs de toutes les typologies de salles, des grands circuits aux itinérants, travaillent ainsi depuis un an, accompagnés par Juliette Vigoureux de la Base. L’experte a présenté le nouvel outil, conçu après l’enquête menée auprès des exploitants et donc basé sur « des données de terrain »*.
Très simple d’usage, il permettra de fixer un cap commun au secteur, dans un premier temps autour de sept objectifs d’actions au quotidien : l’énergie, les déchets, l’eau, l’alimentation, la montée en compétences, la communication et la mobilité. D’autres enjeux, tels que la construction, seront abordés progressivement, car « on ne construit pas un cinéma tous les jours ».
L’outil en ligne proposera par ailleurs diverses ressources et études, classées par thématiques, et permettra surtout de générer une feuille de route propre à chaque cinéma. Un plan d’action construit sur mesure, qui sera différent pour chaque structure selon sa spécificité, ses besoins et ses moyens. Le site sera ouvert le 9 octobre, à l’adresse ecologie.fncf.org
Le CNC, qui participait à cette rencontre, a aussi témoigné de son accompagnement fort sur le sujet. Ainsi sa directrice des études, Cécile Lacoue, a présenté une étude commandée à Eneor, comparant projecteurs xénon et laser. Réalisée à partir de 14 projecteurs laser et 11 xénon de différentes marques, il s’agissait de mesurer non seulement la consommation énergétique en conditions réelles, mais aussi l’impact environnemental sur toute la durée de vie des projecteurs.
Le résultat est sans appel : le laser s’est avéré quatre fois moins énergivore que le xénon, consommant en moyenne 0,95 kwh, contre 3,89 kwh pour le xénon. Et ce, quelle que soit l’ancienneté du matériel ou la marque, y compris en cas de rétrofit.
De plus, les machines laser dégageant moins de chaleur, elles nécessitent deux fois moins de climatisation en cabine, et donc d’autant moins de consommation d’énergie, que les xénon.
Sur l’impact environnemental des projecteurs, depuis leur fabrication jusqu’au recyclage, il semble aussi que celui du laser soit trois fois moins important. Même si, étant récente, la technologie laser offre moins de recul à une analyse précise, le traitement des lampes xénon – leur remplacement régulier et leur recyclage – représente, à lui seul, une différence de taille.
La table ronde a été animée par Erwan Escoubet, chargé du développement et des questions techniques de la FNCF et Leslie Thomas, secrétaire générale du CNC. À l’issue des échanges, cette dernière a dévoilé le plan de formation “gestion responsable et durable des salles de cinéma” préparé par le Centre.
* À cette enquête, lancée au printemps dernier, ont participé près de 40 % des cinémas, représentant 60 % des écrans et plus de 70 % des séances.
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