La table ronde de ce mercredi matin à Deauville sera consacrée à l’Écologie des cinémas, et axée sur les travaux de la commission dédiée de la FNCF et l’accompagnement du CNC. Bande annonce.
Comme l’ensemble de la société, les exploitants s’interrogent aujourd’hui sur l’ensemble de leur responsabilité environnementale. Le décret tertiaire et la crise de l’énergie ont accéléré la motivation des professionnels à titre individuel et, à titre collectif, la FNCF s’est emparée du sujet : la charte de sobriété énergétique, publiée lors du Congrès 2022 et depuis mise à jour, a été une première étape, suivie par la création, à l’automne 2023, d’une commission permanente dédiée à l’écologie, qui accompagne les exploitants sur l’ensemble des sujets. De son côté, l’observatoire de la transition écologique du CNC a fait un diagnostic énergétique des cinémas en juin 2022 et établi une série de recommandations, dont le passage à la projection laser, actant aussi le besoin de formation des équipes.
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Ainsi, en partant de trois grands axes que sont les travaux de la commission, l’action du CNC et le décret tertiaire, la table ronde permettra d’aborder plusieurs sujets prioritaires : l’économie d’énergie, la mobilité des spectateurs, la réduction des déchets, l’alimentation, la gestion de l’eau et la formation des équipes. « L’objet de ce débat est de proposer une feuille de route aux exploitants », précise Erwan Escoubet, directeur des affaires réglementaires de la FNCF, « pour leur dire : voilà ce que vous pouvez faire tout de suite, sachant que la commission va continuer dans les années qui viennent à travailler sur tous les sujets, dont la construction des bâtiments et les énergies renouvelables. »
La table ronde débute à 10h et sera retransmise en direct. Elle sera animée par Erwan Escoubet et Leslie Thomas, secrétaire générale du CNC, dont elle annoncera le plan de formation. Les membres de la commission – sa présidente Marie-Christine Desandré (Cinéo), Sylviane Amata (UGC), Pierre Schlosser (CGR), Rafael Maestro (Ciné passion), Jean Villa (Véo) et Clémence Zacharie (Cinémas Reynaud) seront sur scène, aux côtés de Juliette Vigoureux (La Base), qui présentera les feuilles de route, et de Cécile Lacoue, directrice des études du CNC, pour l’étude sur la consommation comparée des projecteurs xénon et laser. L’idée étant, bien sûr, d’échanger avec la salle.
Deux questions à Marie-Christine Desandré
présidente de la commission Écologie des salles de la FNCF
Comment fonctionne cette commission, créée il y a un an ?
Nous avons voulu une commission ramassée, avec peu de participants, pour pouvoir se réunir régulièrement : sept membres, qui représentent toute la diversité de l’exploitation (circuits nationaux, cinémas municipaux, associatifs, itinérants, privés indépendants…). Erwan Escoubet, directeur des affaires réglementaires de la FNCF et notamment très au fait du décret tertiaire, participe à nos travaux. Nous sommes accompagnés par Juliette Vigoureux de la Base, qui nous a alimentés en documentation et formé pour que nous ayons des connaissances communes.
Depuis un an, notre commission s’est réunie deux fois par mois, soit une vingtaine de réunions, ce qui est beaucoup. Notre premier objectif est de pouvoir livrer à chaque exploitant un outil, qui sera présenté au Congrès, qui lui permette de construire sa feuille de route, pour entamer ou prolonger son cheminement vers un modèle d’exploitation plus respectueux de l’environnement.
Nous nous sommes appuyés sur une grande enquête auprès de toute l’exploitation, mise en ligne sur le site de la FNCF : nous avons eu un taux de retour incomparable, représentant 61 % des écrans du territoire, ce qui montre de vraies attentes de la part des exploitants. Ils ont aujourd’hui conscience qu’il faut faire ce travail, mais ont besoin d’être guidés.
Cette prise de conscience se traduit-elle par un vrai passage à l’action ?
Il faut rester réaliste et vigilant. Si la majorité des exploitants a compris l’importance de la transition écologique, une partie d’entre eux ne la traite pas comme une priorité, car nous sommes toujours en train de remonter la pente de la Covid. Nous n’avons pas retrouvé la fréquentation de 2019, qui reste l’année de référence ; nous n’avons plus les mêmes niveaux de revenus, alors que nous avons d’autres contraintes budgétaires, dont le coût de l’énergie, qui a été monstrueux. Certes, la crise de l’énergie a eu l’intérêt de nous obliger à faire des économies. Nous avons tous essayé de réduire nos consommations, jusqu’à un certain niveau, car nous devons maintenir le confort de nos spectateurs.
Le grand plan de formation mis en place avec le CNC va permettre de sensibiliser nos équipes et de les motiver, et devrait contribuer à faire tomber certaines croyances comme “l’écologie, c’est triste et castrateur, ça coûte de l’argent”… Quant à notre commission, elle ne peut plus s’arrêter : elle va perdurer en tant que commission permanente, au même titre que celle des affaires sociales. Elle va se renouveler en membres et en sujets au fil des années, en espérant que les exploitants les plus jeunes enrichissent ses travaux. Car si la transition écologique n’est pas encore une priorité pour tous, elle doit et elle peut le devenir.
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