809 millions d’entrées et 5,7 milliards d’euros comptabilisés dans les cinémas européens sur 2022 (respectivement +36 % et +55 % par rapport à l’année précédente) et une convention CineEurope qui retrouve son allure d’avant crise. Comment la dirigeante de l’Union internationale des cinémas aborde-t-elle le nouveau rendez-vous barcelonais qui vient de débuter ?
Dans quel état d’esprit abordez-vous cette nouvelle édition de CineEurope ?
L’atmosphère a complètement changé ! L’organisation de cette nouvelle édition a été beaucoup plus facile et légère que l’année dernière. La Covid et les restrictions avaient empêché les gens de venir ; mais cette année nous n’avons eu à nous inquiéter que de choses normales et cela fait du bien. Autre réjouissance, nous sommes revenus au niveau d’inscriptions d’avant-crise et attendons entre 3 500 et 4 000 personnes. Partenaires, exposants et représentants de l’ensemble des pays sont tous au rendez-vous. Comme à CinemaCon, tous les studios seront présents, réaffirmant ainsi que leur stratégie commerciale gagnante est celle de la sortie en salles. Il est temps de nous retrouver dans un état d’esprit positif.
Malgré les disparités des différents marchés européens, quels sont les points communs qui permettent aujourd’hui de rassembler et de répondre à l’intérêt de l’ensemble des professionnels ?
La spécificité de notre situation est d’être revenu à des niveaux de fréquentation similaires à ceux d’avant Covid. Alors que l’année dernière, le calendrier de sorties était encore en berne, aujourd’hui la donne est différente. Le premier quart de l’année s’est plutôt bien passé, nous avons eu des films qui ont cartonné et les line-ups sont prometteurs.
Évidemment, les 39 territoires que nous représentons sont autant de réalités différentes. Certains ont retrouvé leur équilibre, notamment grâce à une offre nationale de qualité, à l’instar des Pays-Bas, de l’Autriche ou encore de l’Allemagne, et ont mis en place des journées et opérations spéciales pour reconquérir leur public. D’autres, davantage dépendants des productions américaines, mettent plus de temps à se remettre sur pied. Les politiques publiques et les régulations qui soutiennent le secteur sont aussi très disparates selon les pays et la France est un exemple exceptionnel. Pour que la situation se maintienne, il faudra une offre constante et un contenu diversifié. En revanche, bien que les choses aillent mieux, tout n’est pas rose non plus. Les coûts vont encore augmenter, aussi bien en termes d’énergie que de salaires.
Quels sont les temps forts de cette édition afin de répondre à ces problématiques ?
La table ronde du lundi traitera du retour du public en salles, via le prisme des contenus et de l’expérience. Le développement durable et l’environnement seront aussi au cœur des discussions, avec un focus sur la construction des cinémas durables. L’autre grand enjeu commun est celui des ressources humaines et de la rétention de nos collaborateurs. La France a la chance d’avoir une grande visibilité sur ses métiers du cinéma, et nous devons nous interroger sur cette problématique au sein des autres pays. Pour cela, nous inaugurons un nouveau groupe de travail, “Unic Programming : le personnel au service de la réussite commerciale”, qui s’attelera chaque année à un sujet en particulier pour retenir les talents dans notre filière, l’objectif étant d’établir un guide à utiliser en fonction des besoins nationaux.
Enfin, le programme de mentorat Women’s Leadership Programme de l’Unic est central dans nos activités. Nous lancerons la nouvelle édition qui réunira 12 duos de mentorées et mentores provenant de 12 pays et 23 sociétés.
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