L’enveloppe dédiée à la part individuelle diminue et disparaît pour les moins de 17 ans ; son montant variera selon des critères sociaux.
Comme l’avait annoncé la ministre de la Culture, le dispositif d’accès à la Culture pour les jeunes évolue, à commencer par son budget. Les nouvelles règles ont été publiées ce vendredi 28 février au Journal Officiel, dans un décret qui « a pour objet d’allouer, tout en réduisant les crédits globaux distribués par le pass Culture, une partie des ressources du dispositif en fonction de critères sociaux, via un supplément de cinquante euros en faveur des jeunes prioritaires au regard des revenus de leur foyer fiscal ou en situation de handicap ».
Ainsi à partir du 1er mars, les jeunes de 18 ans ouvrant un compte bénéficieront d’un crédit de 150 euros, contre 300 auparavant, qui pourra être bonifié de 50 euros s’ils perçoivent une allocation aux personnes handicapées ou en fonction de leur quotient familial. Les jeunes de 15 à 16 ans n’auront plus droit à la part individuelle, mais pourront s’inscrire de manière anticipée sur la plateforme du pass Culture, pour bénéficier des offres gratuites et se familiariser avec l’outil. À partir de 17 ans, ils auront un crédit de 50 euros (contre 30 auparavant). Le décret permet également d’allonger la durée durant laquelle les sommes créditées pourront être dépensées par les jeunes.
Des mesures qui étaient prévisibles dans le contexte budgétaire actuel, et qui avaient été annoncées par la ministre de la Culture, notamment après un rapport de l’inspection générale des affaires culturelle (Igac) en juillet, puis de la Cour des comptes en décembre dernier. Leurs conclusions appellaient aussi à développer la médiation et l’éditorialisation de la plateforme, ce à quoi travaille la nouvelle présidente de la SAS pass Culture, nommée y a dix jours.
Précédemment directrice de l’Igac, Laurence Tison-Vuillaume explique aujourd’hui dans dans un entretien au Monde que son ambition reste « d’abord de réaliser l’universalité réelle pour les jeunes du pass Culture ». Avec un budget pour la part individuelle passant de 210,5 millions d’euros en 2024 à 170,5 millions en 2025, « la ministre de la Culture a décidé de recentrer les efforts sur ceux qui en ont le plus besoin ». Reste à évaluer le nombre de jeunes concernés par le bonus sur critères sociaux… et à développer la médiation et l’éditorialisation de la plateforme, pour une réelle diversification des pratiques.
Par ailleurs, sur la part collective du pass Culture, dont le budget a été gelé récemment par le ministère de l’Éducation nationale, Laurence Tison-Vuillaume dit vouloir « travailler à préserver cette part collective et à l’articuler de mieux en mieux avec la part individuelle ».
Face à l’inquiétude des acteurs culturels, la ministre de l’Éducation nationale avait indiqué que, sur les 50 millions déjà réservés pour des actions entre janvier 2025 et la fin de l’année scolaire 2024-2025, les projets seraient financés.
Depuis, la Cour des comptes préconise aussi de revoir cette part collective…
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