Lundi 3 mai, lors d’une séance à l’Assemblée nationale consacrée à « la stratégie de réouverture des lieux de culture dans le cadre de la pandémie de COVID-19 », la ministre de la Culture a apporté quelques précisions concernant les modalités de reprise des cinémas.
Quatre jours après l’annonce de la réouverture des lieux culturels le 19 mai, Roselyne Bachelot a répondu aux questions des députés portant sur les conditions de reprise, et notamment celles des cinémas où plusieurs interrogations persistaient. Rappelant les restrictions imposées à partir de la mi-mai – jauges réduites et couvre-feu –, la ministre a annoncé « travailler sur un dispositif d’accompagnement qui prolongerait les mesures mises en place à l’automne, notamment autour du fonds de compensation des billetteries. Des discussions sont en cours avec Bercy pour les calibrer précisément et les décisions seront annoncées prochainement ». Le fonds de solidarité est maintenu à l’identique pour le mois de mai avant une diminution progressive de juin à août.
La ministre est également revenue sur le nombre de films en attente, près de 400 dont 150 productions françaises et 250 titres internationaux. « Un véritable défi » pour Roselyne Bachelot qui s’est félicitée de l’avis favorable rendu par l’Autorité de la concurrence en avril, ouvrant la voie à une concertation entre distributeurs. Si les multiples annonces de line-up ces derniers jours peuvent interroger sur la réussite d’une telle concertation, la locataire de la rue de Valois a confirmé que « le CNC travaille activement à un accord cadre » afin que les distributeurs parviennent à un calendrier concerté. « Je fais confiance à la responsabilité de tous pour que cet accord soit conclu rapidement et au bénéfice de chacun. » Cette entente est par ailleurs toujours complétée par la dérogation temporaire à la chronologie des médias accordée par le CNC début avril, tandis qu’une nouvelle recommandation de la Médiatrice du Cinéma est attendue dans les prochains jours, à l’instar de celles publiées en juin et décembre derniers.
La ministre se déclare consciente du fait que les activités péri culturelles, comme la vente confiserie dans les salles de cinéma et la restauration lors de festivals, « accompagnent de manière substantielle le modèle économique de ces manifestations. Mais il n’y a pas de raison qu’il y ait deux poids deux mesures ». C’est pourquoi, jusqu’à la réouverture des bars, cafés et restaurants le 9 juin, les espaces de restauration intérieures des cinémas seront fermés, la vente à emporter restant autorisée comme en septembre et en octobre, le tout avec maintien de l’obligation de port du masque, y compris en salle. « Les professionnels ont compris et accepté ces contraintes, comme les limitations de jauge. Je salue leur esprit de responsabilité », a conclu Roselyne Bachelot. Des précisions sont attendues dans les prochains jours…
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