Y a-t-il des éternels recalés de la note presse AlloCiné ?

Aux côtés des étoiles spectateurs, les notes presse sur AlloCiné sont suivies de près par le public comme par les distributeurs… qui doutent de leur impartialité, notamment envers les productions tricolores en général, et les comédies en particulier. Impression ou réalité ? Vérification avec Émilien Robert, directeur Business Intelligence de The Boxoffice Company.

La rubrique « Chiffres » de l’Émission Boxoffice Pro (17 janvier 2024) était dédiée aux notes presse AlloCiné.

Le panel presse d’AlloCiné est composé d’un total de 55 titres, généralistes comme spécialisés, format print et digital confondus, dont sont extraites les fameuses notes presse. « 11 titres les communiquent directement, 24 en livrent une dans leur critique – qui est dès lors “convertie” en étoiles – et 20 nécessitent une interprétation-transposition en étoiles après lecture de l’article par un membre de la rédaction – sachant que les journalistes concernés peuvent à tout moment contacter AlloCiné pour modifier leur note », rappelle Émilien Robert. 

Pour son fact checking, le directeur Business Intelligence de The Boxoffice Company s’est penché sur plus de 350 films de 2023 – excluant le genre documentaire et ne conservant que les œuvres disposant de plus de 10 notes presse et de 100 notes spectateurs. « Sur les films étudiés, tous titres de presse confondus, la moyenne des notes presse est plutôt bien alignée avec celle des notes spectateurs », remarque le spécialiste. 

L’observation resserrée sur 12 titres – Le Monde, Libération, Le Figaro, Le Parisien, La Croix, Les Échos, 20 minutes, Ouest France, Première, Télérama, Les Cahiers du Cinéma et Les Inrockuptibles – met avant tout en lumière une bonne présence des critiques de films à l’affiche dans leurs colonnes (entre 200 et 300 à l’année), tout en faisant état d’une hétérogénéités des notes, entre les plus sévères (2,7 de moyenne pour Première, 2,8 pour Les Cahiers du cinéma ou Le Monde) et les plus indulgents (4,1 pour 20 minutes et 3,8 pour Ouest France). En outre, les disparités s’observent « entre chaque titre de presse, comme Télérama qui note globalement plus dur que Ouest France, mais aussi avec la note spectateur – là encore Télérama,note généralement plus sévèrement que la moyenne des spectateurs ». 

Par ailleurs, la presse française serait-elle plus dure avec les films français qu’américains ? L’étude des notes moyennes par nationalité du film n’indique aucun traitement de faveur, voire le contraire dans le cas précis des Inrockuptibles et de Télérama, qui « ont la dent plus dure envers les films américains ». 

Reste la question des comédies françaises qui seraient particulièrement taclées… « Au global, la presse ne tape pas forcément plus sur ces films que sur les titres d’autres genres », observe Emilien Robert. « Le Monde, Libération et les titres spécialisés cinéma sont en effet plus durs envers les comédies françaises que leurs confrères ou les spectateurs, mais d’autres, comme Le Parisien, 20 minutes ou Ouest France sont, encore une fois, bien plus indulgents. » Une variété d’opinions en phase avec les différentes lignes éditoriales représentées, qui, fort heureusement, sont aussi diversifiées que l’offre de cinéma en France !

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