En 2017, Universal Picture France a réalisé 25 millions d’entrées avec 21 films. D’autres défis attendent encore Xavier Albert et son département des ventes dont la moitié des membres ont été renouvelés et les fonctions redistribuées.
Alors que la société fête les dix ans de sa structure française, Jean-Michel Lorenzi, ancien directeur des ventes et membre fondateur, s’envole vers de nouveaux projets de production cinéma. Pour le remplacer, Xavier Albert, directeur général, nomme alors Céline Demoulin, dans la société depuis sa création et auparavant responsable Grands Comptes et Paris-Périphérie. Le directeur général souhaite affirmer sa volonté de transparence, transversalité et collaboration matérialisée par de nouveaux bureaux open-space et une réorganisation des fonctions des programmateurs, en double casquette à la fois région et comptes clients. “Notre équipe est petite et familiale au vu du nombre de films que nous sortons, avec 26 personnes au total et 5 programmateurs aux ventes”. L’objectif de l’équipe est de faire face au nombre de films de plus en plus important “comme chaque année, mais en s’accroissant”. En 2018, Universal sortira plus de 22 films pour un nombre d’entrées attendu de 15 à 20 millions répartis entre les labels que distribue la société comme Illumination, Blumhouse, Amblin, Legendary, Focus et bien sur quelques films maison. Pour le premier trimestre, ce ne sont pas moins de sept titres très différents comme Pentagon papers, Marie-Madeleine, Cinquante nuances plus claires, Phantom Thread, le prochain Paul-Thomas Anderson. “La diversité est l’ADN du studio et c’est ce qui nous réussit”, précise Xavier Albert.
Le métier évolue d’une démarche commerciale et de négociation à une fonction plus importante de communication. D’après Xavier, les programmateurs passent de plus en plus de temps à faire émerger les films auprès des salles et des spectateurs. “L’accompagnement marketing salles, géré par Isabelle Huche, devient primordial et nous souhaitons le développer davantage à l’avenir. Nous devons accompagner les salles sur la communication digitale, les messages à passer et être présents au travers des rencontres et des festivals. C’est comme ca que je veux orienter la stratégie et c’est celle que Céline souhaite également adopter”. Cet embouteillage de films est un défi majeur. Il est de plus en plus difficile de dater un film dans de bonnes conditions. Gérer le volume des œuvres, trouver la meilleure date, émerger dans un marché concurrentiel sont les challenges de l’équipe. “Le métier de programmateur devient donc de plus en plus important. Nous n’allons pas vers une uberisation du métier, même si heureusement beaucoup de procédés ont été automatisés”.
Afin de renforcer son département de six personnes, Céline Demoulin a recruté Aurélien Dauge qui occupe depuis un mois le poste de programmateur GRP Grands Comptes (Gaumont Pathé et UGC). Il apportera son expertise auteur et indépendante acquise chez Sophie Dulac et auparavant Happiness et ARP. En effet, de nombreux films Art et Essai porteurs sont à venir, comme Lady Bird du label Focus.
Julien Bernard, également présent depuis le début, est confirmé au poste de responsable analyse stratégique et box-office data, un poste clé créé début 2017 et “unique au sein de la distribution”. Pauline Costaz, arrivée depuis 10 mois, est coordinatrice des ventes et programmatrice de la région de Marseille. Thomas Jalili est en charge désormais de la programmation Paris/Périphérie hors ciné chiffres, des circuits CGR, Kinépolis, Megarama et Ciné Alpes ainsi que du patrimoine avec Universal Vintage. Jérémy Trequesser s’occupe des régions de Bordeaux, Nord et des ventes internationales pour les DOM-TOM et les territoires francophones africains (Maghreb et Afrique subsaharienne). Julien Esnouf, quant à lui, gère depuis 3 mois la région de Lyon ainsi que les litiges comptables, et a travaillé auparavant chez Sony et Warner pendant 8 ans.
“Maintenir ce qui fonctionne bien, renforcer nos acquis et surperformer sur le reste !”, affirme Céline Demoulin. Pour cela, l’accent sera porté sur le développement des outils d’analyse et les relations avec les exploitants, afin d’améliorer le placement de films. “Il nous faut optimiser les sorties, cibler la stratégie et regarder les chiffres. Nous sommes vraiment challengés par une vie très courte des films, prolongés par les salles de continuation que nous avons la chance d’avoir sur notre territoire”. Céline Demoulin accompagnera fièrement sa troupe “jeune, qualifiée, passionnée de cinéma et d’horizons différents, dans laquelle chacun a quelque chose à apporter et où la concertation et la communication seront les mots d’ordre”.
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