UniFrance entend repenser la promotion du cinéma français à l’étranger 

De gauche à droite : Hervé Michel (vice-président), Serge Toubiana (président) et Daniela Elstner (directrice générale)

L’association dédiée au rayonnement du cinéma français à l’international a détaillé le 16 juin sa nouvelle stratégie. 

Depuis sa fusion le 23 juin 2021 avec France Télévision International, UniFrance ne s’occupe plus seulement du cinéma mais aussi de l’audiovisuel français, avec l’intégration des séries, des documentaires et des films d’animation dans son champ d’activité. « C’est une réussite dans un nouveau contexte de porosité entre le cinéma d’un côté et l’audiovisuel de l’autre », déclare Serge Toubiana, président. 

Des secteurs qu’il est important de faire collaborer tout en défendant leur singularité car « le cinéma et l’audiovisuel ne fonctionnent pas de la même manière », rappelle Hervé Michel, vice-président. Ainsi, l’association s’est restructurée avec une équipe d’une cinquantaine de collaborateurs, regroupés à la fois dans le cinéma, l’audiovisuel et dans un socle commun. La communication a elle aussi été repensée avec une nouvelle identité numérique ou encore des réseaux sociaux mutualisés : « Plus on communique ensemble sur les deux expertises, plus on sait faire parler de la création française à l’international », appuie la directrice générale Daniela Elstner. 

L’accompagnement des œuvres a aussi évolué. Outre ses “Rendez-vous” habituels – ceux de janvier à Paris ou à l’étranger (New-York, Rome, Madrid…) –, l’association accompagne également les films français dans d’autres festivals comme à la Mostra de Venise qui a consacré L’Événement d’Audrey Diwan en 2021. En effet, malgré la pandémie, les salles de cinéma à travers le monde ont montré un réel appétit pour les films français, comme en témoignent les 17,5 millions d’entrées enregistrées pour ces œuvres à l’étranger. Côté audiovisuel et depuis la fusion, UniFrance élabore une mise en avant des talents, renforcée par l’arrivée des plateformes. Le rendez-vous de Biarritz, réunissant 250 acteurs européens, permet par exemple ce type d’action. 

Plusieurs objectifs à maintenir 

Pour renforcer sa position, l’association développe deux socles d’actions : les Rendez-vous de janvier continueront de porter sur le cinéma et l’audiovisuel tandis qu’elle compte aussi renforcer sa présence dans des manifestations extérieures comme Séries Mania ou la Berlinale. D’autant plus qu’une dotation de 3 M€ du CNC lui permettra de poursuivre ses efforts, à commencer par l’ouverture d’un bureau à Tokyo qui permettra à un collaborateur d’opérer sur toute l’Asie. Outre une présence repensée, l’organisation compte travailler son « intelligence économique » afin d’avoir des chiffres sur l’exploitation des œuvres françaises sur les plateformes qui, à l’inverse des cinémas, ne fournissent pas de résultats concrets. 

L’autre aspect important de cette refonte est un tout nouveau projet autour de la communication. C’est à l’issue de la dernière édition de My French Film Festival, qui existe depuis 12 ans, que l’organisme s’est rendu compte qu’une communauté, avec un réel appétit pour le cinéma français, s’était formée et réclamait des informations sur les talents. « Nous avons fédéré les réseaux sociaux mais nous devons grimper en puissance », estime Daniela Elstner en s’interrogeant sur l’opportunité de transformer Unifrance en média, « avec peut-être l’idée de créer une chaîne YouTube avec des rendez-vous réguliers autour des artistes ou des métiers et de l’information économique ». Plusieurs pistes sont étudiées dont celle de la participation à un festival en ligne européen centré autour du metaverse. « Plus on renforce notre soft power, plus il y a un désir pour la création », conclut la directrice générale.

De gauche à droite : Hervé Michel (vice-président), Serge Toubiana (président) et Daniela Elstner (directrice générale)

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