Une nouvelle DSP pour Cinélab dans les Yvelines

Grande salle polyvalente du cinéma Louis Jouvet de Chateau (Yvelines) ©Evelyne Deseaux

La structure, déjà en charge de trois cinémas dans le département et le Val-d’Oise, a repris depuis le début d’année la concession du cinéma municipal de Chatou.

Le Louis Jouvet qui rejoint Cinélab est doté, depuis 2017, d’une deuxième salle de 117 places. Mais c’est surtout la jauge de la première, de 342 fauteuils, qui va faire la différence pour le réseau de Michel Enten : « Pour un indépendant, c’est toujours intéressant d’avoir une grande salle, que ce soit pour l’accès aux sorties nationales ou l’accueil d’avant-premières ou autres séances événementielles ». Un « argument » que le nouvel exploitant doit toutefois partager avec le théâtre de la ville (deux à trois mardis par mois) ainsi que le Centre d’études d’histoire de l’Art de Chatou qui prend possession du lieu tous les jeudis jusqu’à 19h30. « Cela ne nous empêchera pas de faire des séances en soirée ces jours-là », estime Michel Enten, se donnant aussi le défi de développer l’offre à destination des scolaires et centres de loisirs malgré les contraintes des créneaux occupés par le programme hors-cinéma. 

Comme prévu dans le cahier des charges de la mairie, Michel Enten entend obtenir le classement art et essai pour Chatou, « comme c’est le cas de nos autres salles qui disposent des labels Jeune Public et Répertoire ». Fort de ses 34 ans de métier, le directeur de Cinélab peut en outre se reposer sur sa programmation établie sur quinze jours, et soutenue par un journal éditorialisé décliné sur l’ensemble de ses cinémas. 

Les 10 % de fréquentation supplémentaire aux 65 000 entrées 2019 du Louis Jouvet semblent compromis, mais l’exploitant qui succède à Francis Le Bris table sur 55 000 spectateurs sur neuf mois de 2021, tout en restant conscient des défis que représente la reprise d’une salle « avec les contraintes de la crise sanitaire. Dès que le Louis Jouvet aura repris ses marques, avec des séances augmentées, la fréquentation devrait mécaniquement suivre à la hausse ». 

L’équipe de Cinélab assure aussi la délégation de service public des cinémas L’Atalante à Maisons-Laffitte (mono écran) et Le Fontenelle à Marly-le-Roi (2 écrans) dans les Yvelines, ainsi que de l’Eden à Montmorency (2 écrans) dans le Val-d’Oise. Les villes ont prolongé ses contrats d’une année en référence à l’année 2020 perdue et des négociations sont en cours pour qu’elles apportent des aides supplémentaires à leurs établissements cinématographiques. « Les arbitrages ont commencé », déclare Michel Enten, confiant en le fait que « le cinéma est un axe culturel et social essentiel que, pour l’instant, les mairies ne veulent pas sacrifier ». Sur l’ensemble de son réseau, Cinélab affiche un recul de -45 % à -60 % en 2020. Et si Michel Enten n’élude pas les « résultats faiblards » d’avant vacances de la Toussaint, il a aussi pu expérimenter le succès des soirées événementielles avec invités, même sans vedettes. « Il nous faut être sur de la “programmation ++”. Il y aura des jours difficiles, mais je suis confiant. »

Le 16 octobre, la masterclass de Patrice Leconte autour de son premier film Les vécés étaient fermés de l’intérieur a fait salle comble à l’Atalante de Maisons-Laffitte, où Cinélab fête ses vingt ans de DSP. En 2019, le mono écran de 150 fauteuils avait atteint le record 49 999 spectateurs tout pile.
Grande salle polyvalente du cinéma Louis Jouvet de Chateau (Yvelines) ©Evelyne Deseaux

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