Un nouveau Méliès à Pau

© Ville de Pau

Le nouveau cinéma art et essai de trois salles, intégré au pôle culturel du Foirail, a ouvert cette semaine en remplacement de l’ancien Méliès. 

Une inauguration présidentielle le 30 septembre en présence d’Emmanuel Macron, un week-end festif avec Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse en présence de Michel Ocelot… puis une véritable ouverture au public ce lundi : après sept ans de réflexion et trois de travaux, c’est tout un centre culturel qui prend vie au coeur de la cité béarnaise, et avec lui un nouveau cinéma. Il n’est qu’à 100 mètres de l’ancien Méliès, mais cette fois sur un lieu de fort passage, doté de trois salles au lieu de deux, et d’un grand hall lumineux prolongé d’un café, qui en fait un lieu de convivialité animé en permanence. « Nous cherchions depuis plus de dix ans une solution pour nous agrandir, afin de mieux accueillir le public et notamment les scolaires », relate Philippe Coquillaud-Goudreau, directeur du cinéma. La solution est arrivée en 2014, quand l’équipe municipale a décidé de revitaliser un quartier en déshérence en installant un pôle culturel dans l’ancien marché aux bestiaux de Pau, d’où le nom du Foirail. L’équipe du Méliès a tout de suite été associée à l’élaboration du projet et a signé avec la Ville une convention pour l’exploitation du cinéma pendant six ans, qui devrait se poursuivre par une DSP classique.

Le projet dans son ensemble, confié au cabinet Mog Architectes de Bordeaux associé à Séverine Tardieu de Pau, abrite donc un espace pluridisciplinaire de 3 000 m². Les trois salles de cinéma (de 80, 120 et 300 places), toutes équipées en projection Laser – dont 4K pour la plus grande –, vont permettre d’élargir la programmation du Méliès, doté des trois labels art et essai, à des films d’auteur plus porteurs. Par ailleurs, l’environnement multiculturel du Foirail – sa salle de 580 places accueillera notamment l’Orchestre de Pau, Espaces pluriels pour la danse et le cirque, la saison théâtrale et Jazz à Pau – devrait ouvrir sur davantage de passerelles et d’animations. « Un atout pour le croisement des publics » selon Philippe Coquillaud-Goudreau, qui se réjouit notamment que tous ces spectateurs puissent se retrouver dans le café, géré par le Méliès, mais « où n’importe qui peut s’arrêter à toute heure, qu’il passe dans la rue, vienne pour un film ou sorte d’un concert ».

Depuis ce 3 octobre, le cinéma tourne à plein régime avec 12 séances par jour (4 par salle), et déjà beaucoup d’animations –  Pénélope mon amour en présence de la réalisatrice Claire Doyon lundi, Butterfly Visions en présence de Maksym Nakonechnyi mercredi… –, des films exigeants mais pour lesquels « nous revoyons des gens qui n’étaient pas revenus depuis très longtemps, et qui rechargent leurs cartes d’abonnement ». Un bon signal pour le cinéma art et essai de Pau en plein renouveau. « Nous avons la chance d’avoir cet outil qui arrive maintenant, sans lequel nous serions encore dans la situation difficile de la plupart de nos collègues. La nouveauté du lieu relance l’engouement du public, et nous espérons que cette ouverture soit un tremplin pour l’avenir », commente Philippe Coquillaud-Coudreau. 

L’ancien Méliès réalisait entre 115 et 120 000 entrées par an avec ses deux salles, soit une jolie moyenne de 33 spectateurs par séance. L’étude de marché, faite avant la crise sanitaire, table sur 145 000 annuelles pour le nouveau cinéma.

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