La capitale de la Loire se dote d’un nouveau multiplexe atypique, Le Camion Rouge, intégré dans une ancienne caserne de pompier. Il est dirigé par l’exploitante locale Sylvie Massue.
Il y a quelques années déjà que la dynamique exploitante avait l’intention de rénover son ancien complexe Le Royal et l’obligation imminente de rendre accessible le site par la loi handicap n’a fait qu’accélérer le mouvement. En répondant à un concours de projet cinéma et en visitant des sites potentiels à la recherche d’un emplacement, elle tombe sur une ancienne caserne et éprouve un véritable coup de foudre pour ce bâtiment, partagé par l’architecte Gilbert Long, qui comprend rapidement quel parti il peut tirer d’une telle architecture construite après la guerre mais avec un look «années 30».
Les dix salles et 1 646 fauteuils prévus pour remplacer ceux de l’ancien Royal ne seront pas de trop dans une agglomération de cette importance visiblement sous-équipée en cinémas. En effet, les dix écrans de l’Alhambra (ex-Gaumont repris par Sylvie Massu) et les six salles du Méliès (quatre à Jean Jaurès et deux à Saint François) n’auraient sans doute pas suffi à accueillir un public local réputé cinéphile. D’ailleurs, l’étude de marché prévoit 470 000 entrées par an au Camion Rouge, et un cumul avoisinant les 900 000 via les deux établissements. Pour y parvenir, une programmation de films généralistes (avec certains en V.O.) sur le nouveau site qui jouxte les trois gros lycées de la ville est mise en place avec les Cinémas Gaumont Pathé, qui travaillent également avec l’exploitante sur ses sites de Dijon, l’Olympia et le Darcy.
Ce cinéma s’inscrit dans un vaste projet d’urbanisme qui comprend, en plus des 10 salles de cinémas, deux espaces de restauration et des logements. Le tout dans un bâtiment profondément transformé par Gilbert Long, habitué à réhabiliter des sites anciens pour y faire « du neuf ». Pour l’architecte, « comme dans beaucoup de chantiers de cette nature, le pari consistait à créer un espace optimisé pour l’exploitation cinématographique (avec les contraintes liées aux flux des spectateurs, aux espaces dédiés à l’accueil, l’attente, la billetterie, les cabines, etc.) tout en préservant l’âme du bâtiment ». Ainsi, les équipes ont récupéré le « socle » en béton du bâtiment constitué d’un sous-sol et d’un rez-de-chaussée au dessus duquel a été rajouté une boîte en métal destinée à accueillir 4 salles de moyennes capacités. « Et pour couronner le tout, nous avons également construit une dixième salle à l’intérieur du bâtiment, dont la forme rappelle un camion de pompier afin de rester fidèle à l’esprit général du projet. »
Partager cet article