Tout neuf, l’Arcadia ouvre au public le 19 décembre, sur le site des Jardins de la Culture à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Un complexe de trois salles et 542 places, plus une salle de conférence modulable, construit par la communauté d’agglomération de Riom Limagne et Volcans, mais aménagé et géré par un exploitant indépendant.
Situé au centre-ville de la commune de près de 20 000 habitants, à 25 km de Clermont- Ferrand, l’Arcadia succède au Lux, le mono écran privé qui a fermé le 1er décembre. Le cinéma est le premier équipement ouvert sur le site des Jardins de la Culture, qui à terme regroupera les écoles municipales de musique et d’arts plastiques qui s’installeront dans le bâtiment historique du lieu, un ancien couvent, une salle d’exposition dans l’ancienne chapelle, et une médiathèque qui sera construite, avec un parking souterrain. Le tout dans un espace vert de plusieurs hectares, propice aux rencontres et animations. Les travaux du site seront achevés à l’automne 2019.
Concernant l’Arcadia lui-même, c’est donc l’intercommunalité Riom Limagne et Volcans qui a construit les murs et fait appel à un exploitant privé, CinéRiom, pour l’aménagement intérieur et le fonctionnement du cinéma, avec lequel elle a signé un bail commercial. Confié à l’agence Tracks Architectes, le bâtiment de 1 800 m² reprend de façon moderne les arches de l’ancien couvent. Il est construit en béton et bois pour garantir l’isolation acoustique, et abrite un hall lumineux dont les grandes baies vitrées donnent sur le jardin.
Le coût total des travaux est de 4,5 millions d’euros, dont 2,9 millions pour l’intercommunalité (construction de la coque), subventionné à hauteur de 150 000 € par l’État, et 1 600 000 € pour CinéRiom (aménagement intérieur et équipements cabines), subventionné à 50 % par la Région Auvergne-Rhône- Alpes et le CNC. La SAS CinéRiom réunit trois associés : Gérard Vuillaume, dont on connaît le cabinet de conseil aux exploitants basé à Clermont-Ferrand et qui développe des projets en Auvergne depuis plus de 30 ans, Patrick Christophe, le gérant de l’ancien Lux qui allait prendre sa retraite, et Frédéric Emile, qui dirigera le cinéma. Ce dernier connaît bien le territoire puisqu’il a été exploitant 21 ans à Clermont-Ferrand au Ciné Capitole, dix ans sous l’ère Pathé puis comme directeur quand Ciné Alpes l’a racheté, avant de partir à Vichy pour être directeur de l’Étoile Palace, du groupe de David Henoschberg, où il resté jusqu’à l’été dernier. « J’avais envie depuis plusieurs années de reprendre un cinéma. En 2015, j’ai appris que la Ville de Riom rachetait l’ancien couvent pour en faire un projet culturel. Le monde du cinéma, surtout en Auvergne, n’est pas si grand et 15 jours plus tard, j’ai été contacté par le maire qui souhaitait travailler avec un exploitant indépendant, sans faire de DSP. En octobre 2015 nous nous sommes rencontrés, et la première poignée de main a lancé le projet », raconte Frédéric Emile.
Un projet aujourd’hui concrétisé, fort de ses partis pris architecturaux et qui n’a rien à envier aux grandes enseignes côté confort. « Nous avons tout de suite misé sur le laser pour 2 salles, dont le Laser 4K et Dolby Atmos pour la plus grande (298 places), et pour la 3e nous avons récupéré le Sony 4K que le Lux avait acquis il y a 3 ans. » Le Lux avait une programmation Art et Essai depuis plusieurs années : celle de l’Arcadia se fera dans la continuité, en poursuivant par exemple le partenariat avec l’association locale “Cinéma, etc.”. Frédéric Emile prévoit « régulièrement des programmes thématiques par sujet ou par pays – je suis entre autres un grand fan de cinéma japonais – et des documentaires. Nous participerons à tous les dispositifs d’éducation à l’image, et proposerons des films pour les tout-petits (3-5 ans) ».
Si les circuits CGR et Ciné Alpes sont bien implantés à Clermont-Ferrand, tout le territoire au nord de la ville est peu équipé en cinémas. Ainsi « la zone de chalandise de l’Arcadia s’étend à un rayon de 20 minutes autour de Riom, ce qui représente 90 000 personnes et correspond à l’estimation de fréquentation annuelle, avec une projection forte à 100 000 spectateurs par an », précise Frédéric Emile, qui revendique de travailler en toute indépendance pour faire vivre ce nouveau cinéma.
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