Rencontre avec Isabel Coixet

Un amor d'Isabel Coixet a été récompensé du prix des Montreurs d'images 2024. © Arizona Distribution

La réalisatrice espagnole présentait, le 30 septembre, sa nouvelle réalisation Un amor, au Grand Action de Paris en amont de sa sortie le 9 octobre sous bannière Arizona. L’occasion d’échanger avec la lauréate du Prix des Montreurs d’images des Rencontres du Sud 2024.

Un amor est votre quinzième long métrage de fiction. Quelles ont été vos inspirations ?

Au départ il s’agit d’une adaptation du livre éponyme de Sara Mesa. Mais sur la thématique de l’autonomie du désir, je suis aussi allée chercher du côté de certaines chorégraphies et peintures. Pour dépeindre le métier de traductrice, je me suis beaucoup inspirée du livre Intimacies (2021) de Katie Kitamura ainsi que de mes observations dans les comités d’accueil de réfugiés, où j’ai pu voir l’angoisse des traducteurs essayant d’aider ces personnes à raconter leur histoire.

Ce film marque également votre retour dans les salles françaises depuis The Bookshop (2018), après être notamment passée par Netflix (Elisa et Marcela) et la série (Foodie Love). Quelle est l’importance de la France, de son cinéma et de son public, dans votre carrière ?

Je pense que ma carrière a beaucoup été influencée par le cinéma français. J’ai terminé mes études d’histoire en France, et j’ai aussi réalisé un film à Paris pour Paris, je t’aime [film collectif sorti en 2006, ndlr.]. C’est également une proximité que je ressens à chaque rencontre avec le public ; comme les spectateurs vont beaucoup au cinéma, chaque discussion est très riche, comme celle qui a suivi, récemment, une séance d’Un amor en compagnie de Sara Mesa. Je suis également très heureuse de montrer mon film au Grand Action ce soir, c’est un cinéma dans lequel je me rends régulièrement, et qui offre une programmation très variée.

Quelle est la situation du cinéma espagnol actuellement ?

Je pense qu’il vit de belles heures, notamment grâce à la multiplication d’aides aux premiers longs métrages, ainsi que l’implication de la télévision. Je vois aussi que la création se diversifie, avec de nombreux cinéastes – dont beaucoup de femmes ! – qui réalisent des œuvres qui ne sont pas “confortables”. De nombreux noms commencent à s’installer et à être de plus en plus connus, et pas seulement ceux des acteurs. C’est un très bon signe.

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