Pratiques numériques : les circuits toujours en tête de file

© Ciné Group

Si la quasi-totalité des cinémas ont pris le virage du digital, la dernière enquête du CNC révèle d’importants écarts de pratiques en fonction de la taille et du statut des établissements.

Premier constat : le Tour de France digital, que le CNC a initié en mars 2019 pour accompagner les exploitants dans leur montée en compétences et leur appropriation des outils numériques, n’a touché que 19,3 % des établissements. Ainsi, malgré un taux de satisfaction de 97,7 %, seuls 2 cinémas sur 10 (dont un mono-écran sur 10) ont pu participer aux sessions de formation. Ce faible taux de participation s’explique, en premier lieu, par la méconnaissance de la proposition (48,2 %), puis par l’indisponibilité des exploitants (42,4 %). 

À noter aussi que seulement un tiers des participants au Tour de France digital déclarent utiliser davantage les réseaux sociaux et internet. Ils sont pourtant deux tiers à avoir été poussés à davantage investir ces domaines par la crise sanitaire.

VàD, une démocratisation à géométrie variable

Aujourd’hui, 93,4 % des cinémas possèdent un site internet (+5,6 points par rapport à 2018), et parmi ceux-ci, seulement 3,4 % ne sont toujours pas optimisés pour les mobiles. La généralisation des vitrines web a naturellement démocratisé la vente à distance (VàD) des billets : 68,9 % des cinémas proposent désormais de la billetterie en ligne (+21 points par rapport à 2018). Mais si la pratique est pleinement adoptée par les circuits, les multiplexes, et 93,8 % des cinémas situés dans les communes de plus de 50 000 habitants, elle reste minoritaire au sein des mono-écrans (37,6 % en 2025, vs. 6,4 % en 2018).

La part des entrées générées par la vente de billets en ligne varie selon les établissements. Elles représentent plus de la moitié des ventes totales pour un tiers (33,9 %) des cinémas affiliés à un circuit, mais moins d’un quart des tickets écoulés pour 78,8 % des cinémas hors circuits. Concrètement, 31,1 % des cinémas ne proposent pas de VàD – et parmi ceux-ci, tous hors circuits, on compte 86,9 % de mono-écrans et 94,4 % de cinémas situés dans des communes de moins de 50 000 habitants. 

En termes de canaux utilisés, la vente en ligne de billets est très majoritairement réalisée sur le site internet des cinémas (94,6 %).

La data, un potentiel inégalement exploité

Au global, 58,3 % des cinémas déclarent collecter des données sur leurs spectateurs, soit l’intégralité des cinémas appartenant à un circuit, quand ceux hors circuits et les mono-écrans sont respectivement 38,1 % et 37,9 % à le faire. Concrètement, 100 % des circuits recueillent des données lors de l’achat de places en ligne, alors que cette collecte se fait lors de l’achat en caisse pour 49,6 % des mono écrans, et 41,4 % des cinémas hors circuit. 75,8 % des cinémas, tous types confondus, procèdent à une collecte data via les inscriptions newsletter. 

La principale information recueillie concerne les préférences cinématographiques du spectateur (76 %), suivie de la fréquence de visite (70,2 %) et du lieu de résidence (70 %). On note que parmi les cinémas qui recueillent des données sur leurs spectateurs, 100 % de salles appartenant à un circuit les exploitent, contre 70 % des établissements hors circuit.

La première motivation de la collecte data est de mieux connaître le public (89,9 %), suivie par celle de pouvoir personnaliser la communication et les offres (80,6 %), la fidélisation et l’optimisation de la programmation n’étant citées qu’à respectivement 64,3 % et 57,4 %. 

À noter que l’étude CNC consacrée aux pratiques numériques des salles se penche également sur l’usage des réseaux sociaux de ces dernières. Elle est consultable dans son intégralité par ici.

© Ciné Group

Les News