Validé ce jour par la commission de sécurité, le complexe de 4 salles ouvrira ses portes samedi 11 octobre, dans le nouvel éco-quartier de la ville rose. Un projet de longue haleine dont Véo a su relever les défis techniques, tout en affirmant sa vision du cinéma de proximité.
Lorsque le projet de cinéma porté par Véo est retenu, en 2018, « La Cartoucherie ressemblait encore à un énorme terrain vague », se remémore le directeur général Jean Villa, en relatant les prémices de la nouvelle zone d’aménagement concerté (Zac), mise en place par Toulouse Métropole. Entre-temps, le quartier s’est doté de 3 500 logements et d’une offre de loisirs variée, portée par la grande halle et son food court (17 restaurants), ses commerces, sa salle de sport, d’escalade, ses espaces de coworking et de formations… « Et bientôt, aux côtés de la salle de spectacle La Cabane ouverte l’année dernière dans le secteur, l’offre culturelle sera enrichie d’un cinéma ! »
Un concentré d’ingénierie…
Le Véo Cartoucherie est, comme son nom l’indique, implanté dans une ancienne… cartoucherie. Le bâtiment a ainsi conservé la charpente de la fabrique de munitions, après en avoir évalué la résistance et renforcé les points nécessaires pour qu’elle puisse soutenir la nouvelle toiture isolante. « En particulier sur le plan acoustique, afin de limiter les émissions, mais surtout les intrusions sonores liées à la proximité immédiate du couloir aérien de l’aéroport Toulouse-Blagnac », détaille le dirigeant.
L’espace disponible à l’intérieur s’est révélé particulièrement contraint. « Il a fallu intégrer quatre salles de plain pied, un hall d’accueil, les sanitaires et tous les espaces techniques dans 1 200 m², sans renoncer au confort qui fait notre identité », souligne Jean Villa. Avec les prouesses d’ingénierie d’ID Ciné et le savoir-faire de l’équipementier Mediatechniques, les machines de traitement de l’air ont été déployées sous le sol… « et trois des quatre projecteurs intégrés dans les soffites à l’arrière des salles ». L’innovante technique qui économise l’espace cabine a « déjà été mise en oeuvre aux Balcons de Mougins de CinéWest, mais à ma connaissance encore jamais à ce degré d’intégration », estime Jean Villa, en décrivant les solutions qui garantissent la bonne ventilation des projecteurs – tous laser – et le lift intégré pour assurer leur maintenance.

Parmi les paris de Véo à La Cartoucherie, il y a celui de proposer des salles « relativement petites – les deux plus grandes étant de 140 places chacune –, sans rogner sur le niveau de confort que nous proposons dans tous nos cinémas, avec 1,20 m d’espacement entre les rangées et des fauteuils club ». Et si la plus petite des jauges n’est que de 19 fauteuils, « le niveau de confort y est plus élevé, avec 1,80 m de pas de gradin ; car plutôt que de caser un maximum de fauteuils, nous avons privilégié le rapport à l’écran », explique Jean Villa. De quoi proposer, en somme, une petite salle VIP pour laquelle Véo, fidèle à ses valeurs, n’appliquera pas de tarification spéciale.



… pensé pour créer du lien
Dans le hall, on trouve beaucoup de bois et de rouge « qui réchauffent l’ambiance », et aucune borne automatique, « pour privilégier la vente à distance, mais surtout la caisse, qui entretient le lien avec les spectateurs ». Le grand espace “après-contrôle” promet, de son côté, de beaux moments de convivialité, « notamment lors de l’accueil d’équipes de films, en leur offrant un rapport au spectateurs différent de celui qui s’instaure à l’intérieur des salles ».
Côté programmation, soucieux de « ne pas se placer en concurrence frontale des acteurs historiques de l’art et essai à Toulouse, l’American Cosmograph et l’ABC », le Véo Cartoucherie ne sera pas classé. « D’autant plus qu’avec le seul Pathé Wilson du centre-ville et l’UGC Montaudran de l’autre côté de l’agglomération, il y a un vrai déficit en offre généraliste ». Avec environ 10 000 habitants dans un rayon de 10 minutes à pied et la ligne de tram qui dessert toute la rive gauche de la ville, le nouveau cinéma, qui se veut résolument “de quartier”, a revu sa fréquentation prévisionnelle à la hausse et vise les 150 000 spectateurs annuels.
Enfin, le Véo Cartoucherie aura été finalisé pour un budget de 4,35 M€ HT, financé sur fonds propres, avec le soutien de l’aide sélective du CNC (de 450 000 €), de la Région Occitanie (50 000 €) et du Département Haute-Garonne (50 000 €). À noter, qu’aux côtés de Véo-Sagec Cinéma et de la Caisse des dépôts et consignations, le cabinet ID Ciné y fait sa toute première entrée dans le capital d’un projet dont il aura assuré la conception ; une présence symbolique… et tout un symbole pour la société toulousaine.
Article initialement paru dans le Boxoffice Pro du 22 septembre 2025.


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