Le festival SF organisé par l’ADRC et Images en bibliothèques, du 1er au 15 février, a réussi à fédérer les jeunes, notamment en associant les créateurs du web et influenceurs qui sont intervenus lors de… vraies rencontres.
Pour encourager les 15-25 ans à se déplacer du petit écran vers le grand, quel meilleur thème que l’immense Espace, avec ses aliens, ses voyages intersidéraux, ses questionnements écolo et existentiels… pour un festival qui a proposé, dans les cinémas et les bibliothèques, des échanges scientifiques et des quizz ludiques, des escape games ou des observations astronomiques, autour d’une programmation de 30 films. Plus de 200 invités sont intervenus pendant Les Mycéliades, dont la spationaute Claudie Haigneré, l’astrophysicien Roland Lehoucq, la journaliste Perrine Quennesson, l’écrivain SF Élie Maucourant, mais aussi des vidéastes, Twitcheurs et Youtubeurs… à la fois experts dans le domaine de la science fiction et prescripteurs auprès du public ciblé.
Au total, 61 villes ont participé – y compris en Outre-mer – , avec 120 cinémas et médiathèques associées, pour plus de 300 animations – dont 200 projections. Les médiathèques estiment avoir eu, en moyenne, 20 participants par atelier, quand les salles ont compté plus de 8 500 entrées. Quant à l’âge du public, puisque c’était l’enjeu des Mycéliades, les premiers retours sont concluants : la médiathèque du Grand Cahors, par exemple, évalue que la tranche des 15/25 a représenté 100 % de sa fréquentation pendant la durée du festival, quand la médiathèque Jean Renoir de Dieppe l’évalue à 75 % et celle de La Rochelle à 50 %. Côté cinémas, c’est 40 % environ pour celui de la Cité à Angoulême, 60 % au Studio 43 de Dunkerque et 80 % au Méjan à Arles.
« Bien entendu, le succès n’a pas été le même au Forum des images à Paris qu’à la médiathèque de Shirongui à Mayotte, où le contexte social est très compliqué. Mais nous sommes vraiment contents d’y avoir proposé des films et des ateliers », souligne Emmanuel Didier, chef de projets et développement des publics à l’ADRC.
Un vrai partenariat avec les Youtubeurs
L’une des réussites du projet tient dans la collaboration active de créateurs du web tels que Marie Treibert (La Boîte à curiosités), Théo Drieu de Balade Mentale, Mélanie Toubeau de La Manie du Cinéma… ou encore des vulgarisateurs scientifiques très suivis comme Eric Lagadec ou Sébastien Carassou. Et en premier lieu Le Capitaine du Nexus VI, « qui est un peu le spécialiste de la science-fiction sur tous les supports (BD, cinéma, littérature), et qui est intervenu dans 10 villes pour rencontrer “ces citoyen.ne.s” comme il dit lui-même dans ses vidéos. Il devenu le porte-étendard de l’évènement, sachant que la moitié de ses abonnés Youtube a moins de 25 ans ». Ainsi lors de sa tournée galactique, plus de 140 spectateurs, en majorité de moins de 30 ans, ont assisté à la projection de Starship Troopers au Caméo de Nancy et plus de 40 personnes ont, le même jour, rencontré le Capitaine à l’Espace Culturel La Filoche. Même constat à Strasbourg (110 entrées pour Total Recall présenté par le Capitaine au Star Saint-Exupéry), à Rouen (Premier Contact avec 100 spectateurs et 50 jeunes lors de la rencontre en bibliothèque), ou à Paris (220 spectateurs dont une grande frange de citoyens de la chaîne Nexus VI).
« Nous avons aussi travaillé avec Calmos, qui a notamment participé à un Cinequizz à Pau et à Chartres, autour des Gardiens de la galaxie et Invasion Los Angeles, ou Mélanie Toubeau qui a donné une conférence sur Méliès après une projection du Voyage extraordinaire, à Toulon et à Montreuil où elle a attiré 100 personnes. » Et pour une fois, ces personnalités que les jeunes connaissant par leurs écrans de téléphone ou d’ordinateur étaient là physiquement pour échanger avec eux – et se prêter au jeu des selfies et autographes. « Dès le départ du projet, nous avons essayé de construire une vraie relation avec ces créateurs du web : pas juste pour les utiliser comme relais de communication, mais en les associant en tant que partenaires sincères et investis », explique Emmanuel Didier.
Les Mycéliades dans le futur ?
Un partenariat qui sera amplifié en 2024, notamment parce que beaucoup de demandes de la part de salles n’ont pu être satisfaites. Pour rappel, la manifestation a été développée dans le cadre de l’appel à projets Diffusion culturelle à destination des 15/25 ans du CNC, avec un budget permettant deux éditions. Et si l’ADRC et Images en bibliothèques espèrent pérenniser l’événement, « Les Mycéliades sont déjà un laboratoire qui a permis d’initier des collaborations entre structures locales, qui peuvent envisager des actions tout au long de l’année, même si nous ne sommes pas là pour les encadrer. »
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