L’Academy vient de dévoiler les films et artistes en lice dans les différentes catégories pour la 92e cérémonie des Oscars, qui se tiendra le 9 février à Los Angeles. Si la France sera bien présente, les majors et Netflix cumulent les citations, au détriment des femmes, une nouvelle fois sous-représentées.
La France toujours en course
Les couleurs tricolores seront fièrement défendues en février prochain à Hollywood. Les Misérables de Ladj Ly (Le Pacte) a en effet été retenu dans la catégorie Meilleur film international, devenant ainsi le troisième long métrage français nommé dans cette catégorie ces dix dernières années, après Mustang de Deniz Gamze Ergüven et Un prophète de Jacques Audiard. À noter qu’Indochine de Régis Wargnier est le dernier film français à avoir remporté la statuette en 1993. J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin (Rezo) figure de son côté dans la catégorie Meilleur film d’animation. La dernière œuvre tricolore en course était Ma vie de Courgette de Claude Barras, en 2017. Par ailleurs, Alexandre Desplat est nommé pour la onzième fois de sa carrière pour sa prestation musicale dans Les Filles du Docteur March. Il avait remporté deux fois la statuette pour The Grand Budapest Hotel (2015) et La Forme de l’eau (2018).
La razzia Netflix ?
Netflix s’impose une nouvelle fois parmi les grands favoris et surclasse les majors dans la course aux statuettes, avec 21 nominations, contre 14 l’an dernier. The Irishman, qui compte dix citations, et Marriage Story, nommé six fois, sont tous deux en lice pour l’Oscar du Meilleur film. De son côté, The Two Popes de Fernando Meirelles récolte trois nominations. La plateforme se distingue également dans les catégories Meilleur documentaire, avec deux citations (American Factory de Steven Bognar et Julia Reichert et La Démocratie en danger de Petra Costa), et Meilleur film d’animation (Klaus). Une nuée de nominations à nuancer toutefois, la plateforme recevant généralement moins de récompenses qu’attendu.
Les majors à la fête
Sans surprise, les grands studios hollywoodiens raflent la plupart des nominations. En tête, Disney et Sony, avec 17 nominations chacun. Disney en cumule six pour l’attendu Jojo Rabbit dans les principales catégories. En course pour le meilleur film d’animation avec Toy Story 4, le studio décroche également trois nominations techniques pour Star Wars : L’Ascension de Skywalker. Chez Sony, on compte dix citations pour Once Upon a Time…in Hollywood et six pour Les Filles du Docteur March. Les deux titres sont en course dans les catégories Meilleur film, Meilleur acteur et Meilleure actrice. Warner Bros obtient douze nominations, dont onze pour le Joker de Todd Philipps, film le plus nommé cette année. Il est notamment en lice pour le meilleur film, réalisateur, acteur et scénario adapté. Universal reste bien placé, notamment avec dix nominations 1917 de Sam Mendes, déjà bien récompensé aux Golden Globes.
Prochainement sur les écrans
Si la plupart des films nommés ont déjà bénéficié d’une sortie dans les salles françaises, d’autres vont bientôt venir garnir les devantures des cinémas. À commencer par 1917 de Sam Mendes (Universal), en salles dès ce mercredi. Suivront Scandale de Jay Roach (Metropolitan) le 22 janvier, puis Jojo Rabbit de Taika Waititi (Disney) à la fin du mois. Trois films qui sortiront donc avant la cérémonie du 9 février, mais pourraient bénéficier d’éventuels prix pour poursuivre leur carrière. Le 19 février, Warner distribuera le nouveau Clint Eastwood, Le Cas Richard Jewell, pour lequel Kathy Bates est nommée à l’Oscar la meilleure actrice dans un second rôle. Le 26 février sortira Judy de Rupert Goold (Pathé), pour lequel Renée Zellweger est en course dans la catégorie Meilleure actrice. Bodega proposera, le 4 mars, La Communion du Polonais Jan Komasa, en lice pour le meilleur film international, tandis que le 25 mars, le public pourra découvrir Un ami extraordinaire (Sony), pour lequel Tom Hanks concourt dans la catégorie Meilleur second rôle.
« Où sont les femmes ? »
Malgré six nominations pour son film Les Filles du Docteur March dont une dans la catégorie Meilleur film, Greta Gerwig ne figure pas parmi les nommés à l’Oscar du Meilleur réalisateur. Elle ne réussira donc pas l’exploit d’être nommée deux fois dans une catégorie qui n’a cité que cinq femmes dans l’histoire des Oscars : Lina Wermüller en 1976 pour Pasqualino, Jane Campion en 1993 pour La Leçon de piano, Sofia Coppola en 2003 pour Lost in Translation, Kathryn Bigelow en 2009 pour Démineurs (la seule à avoir été récompensée) et elle-même en 2017 pour Ladybird. Pourtant, 10,6 % des 100 premiers films du box-office américain ont été réalisés par des femmes en 2019, contre 4,5 % en 2018, selon une étude de l’université de Californie du sud ; les réalisatrices ont également représenté 1,7 milliard de dollars de recettes aux États-Unis l’année dernière. Les Oscars ne font donc pas mieux que les Golden Globes vivement critiquées pour leurs nominations très masculines, bien que leur liste finale ait été clôturée après la cérémonie.
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