Mission: Impossible, solide franchise au box-office français

La sortie de Dead Reckoning, part 1 ce mercredi 12 juillet permet de se replonger dans l’historique de la saga d’action qui, en six films jusque-là, s’est hissée parmi les plus regardées avec quelque 20 millions d’entrées cumulées.

Ethan Hunt est de retour pour une nouvelle mission dont le déroulé s’annonce aussi spectaculaire que dangereux, dans une première partie qui devra entretenir le suspense pour la seconde, attendue à l’été 2024. Que ce soit en France, aux États-Unis ou ailleurs, ce nouvel opus de Mission: Impossible concentre de fortes attentes, tant du point de vue des spectateurs, que de celui de la profession. Car pour le secteur, l’un des enjeux est de savoir si Paramount va réussir à transformer l’essai, après le succès de Top Gun : Maverick l’an dernier (1,5 Md$ de recettes mondiales, 6,7 M d’entrées en France, le plus gros succès du studio). Le phénomène Tom Cruise semble avoir atteint de nouveaux sommets et est définitivement l’atout majeur de Dead Reckoning, qui se présente avec une ambition claire : devenir le plus gros succès d’un Mission: Impossible dans les salles tricolores. Rétrospective des performances des précédents films en chiffres.

Mission: Impossible 

Basé sur la série télévisée éponyme à succès, ce premier opus est signé Brian De Palma et déboule dans les cinémas tricolores fin octobre 1996, dans un marché où performe depuis quelques jours Independance Day de Roland Emmerich. Malgré cette concurrence, le blockbuster, distribué alors par United International Pictures (coentreprise réunissant Paramount et Universal), s’élance très bien avec plus de 1,2 million d’entrées pour son premier week-end. Il termine avec plus de 4,1 millions de tickets au compteur, soit le cinquième meilleur résultat de l’exercice 1996, et détient toujours le record pour un titre Mission: Impossible ; à l’échelle mondiale, il enregistre 457,6 M$ de recettes, soit le cinquième total de la saga. Près de 30 ans après, la superproduction reste culte pour avoir notamment reproduit l’iconique « ce message s’autodétruira dans cinq secondes », comme le thème de la BO de la série qui restera dans tous les films, et proposé, avec la descente de Tom/Ethan en câble dans la salle sécurisée, la scène la plus mythique de la franchise.

Mission: Impossible 2 

Lancée au cœur de l’été 2000, cette suite pilotée par John Woo réalise un excellent premier jour avec près de 340 000 spectateurs réunis, l’actuel meilleur démarrage pour l’Impossible Mission Force. Le cumul week-end est légèrement supérieur au premier volet (1,3 million de curieux) et ce nouvel opus redynamise ainsi un marché qui reposait principalement sur la continuation du Gladiator de Ridley Scott. En bout de course, l’affrontement entre Tom Cruise/Ethan Hunt et Douglas Scott/Sean Ambrose séduit le public avec plus de 4 millions d’entrées totalisées, malgré une légère surutilisation des déguisements faciaux comme avancée scénaristique. Mission: Impossible 2 achève donc l’année 2000 à la sixième place du box-office français et termine sur le trône au niveau mondial, avec 549,5 M$ de recettes, le quatrième film le plus lucratif de la franchise.

Mission: Impossible 3

Avec J.J. Abrams aux commandes, ce troisième volet introduit Simon Pegg dans le rôle de Benji Dunn qui, aux côtés de Ving Rhames, présent dès le premier film comme Luther Stickell, vont s’installer comme deux personnages emblématiques de la saga. Le duo doit notamment épauler Tom Cruise, opposé à Philip Seymour Hoffman, qui incarne l’un des adversaires les plus cruels de la franchise, Owen Davian. Sorti en mai 2006, Mission: Impossible 3 va cependant peiner à répondre aux fortes attentes, avec un premier week-end inférieur au million d’entrées (785 000 billets) et un cumul final sous la barre des deux millions, deux fois moins, donc, que les deux premiers opus. Le blockbuster doit se contenter d’une décevante 22e place au box-office français annuel, et de 399,3 M$ de recettes mondiales, le moins bon résultat de la série.

Mission: Impossible – Protocole fantôme

À l’instar du premier film, ce quatrième opus sort en fin d’année le 14 décembre 2011, avec désormais Paramount Pictures France comme distributeur. Dans un marché très concurrentiel avec les continuations d’Intouchables de Toledano/Nakache, du Chat potté ou encore de Twilight – Chapitre 4, le blockbuster réalisé par Brad Bird (son premier film en live action après Les Indestructibles et Ratatouille pour Pixar) signe le moins bon lancement de la saga avec 632 000 tickets écoulés pour son premier week-end. Il parvient tout de même à redresser la barre pour dépasser le score du précédent et se hisser au-dessus des 2,4 millions d’entrées, et se classe finalement 20e du box-office français annuel. À l’échelle mondiale, le film s’en sort bien mieux avec 694,7 M$ de recettes, soit le deuxième meilleur total de la saga. Protocole fantôme reste également en mémoire pour proposer une autre scène mythique de la franchise, lors de l’escalade de l’immense Burj Khalifa par Tom Cruise.

Mission: Impossible – Rogue Nation

Ethan Hunt et sa clique renouent avec une sortie estivale pour ce cinquième volet réalisé par Christopher McQuarrie, qui va également être aux commandes de tous les films suivants, et qui introduit le personnage récurrent d’Ilsa (Rebecca Ferguson). Face aux Minions, au Petit Prince, à Ant-Man ou encore Les 4 Fantastiques, le blockbuster est lancé mi-août 2015 et frôle le million de billets sur son premier week-end (977 000 entrées). Mais, attirés sans doute par une nouvelle cascade de haut vol – Tom Cruise tentant de s’introduire dans un avion en plein décollage –, les spectateurs répondent présents et Rogue Nation achève sa course avec 2,8 millions d’entrées au compteur et une 16e place au box-office annuel. Au niveau mondial, le blockbuster de Paramount enregistre 688,8 M$ de recettes, soit le troisième résultat de la saga.

Mission: Impossible – Fallout

Tourné partiellement à Paris – avec un Tom Cruise extrêmement à l’aise en moto en plein trafic Place de l’Étoile –, ce sixième opus témoigne d’un net regain d’intérêt pour la franchise en étant le troisième Mission: Impossible consécutif à afficher des résultats globaux supérieurs à son prédécesseur. Sorti début août 2018, le blockbuster signe, certes, un premier week-end légèrement inférieur à Rogue Nation (923 000 billets) mais réussit in fine à franchir les 3 millions d’entrées, un cap qui n’a plus été atteint depuis les deux premiers volets. Grâce à cette performance, gratifiée de la meilleure note spectateurs AlloCiné de la série à date (4/5), le film termine au 14e rang du box-office annuel. Le succès est encore plus notable au niveau mondial en étant l’opus le plus lucratif de la franchise avec 786,6 M$ de recettes. 

En résumé, Mission: Impossible se présente sûre de ses forces, en tête desquelles un casting solide, identifié et apprécié du grand public autour de Tom Cruise, Simon Pegg, Ving Rhames, Rebecca Ferguson. On constate également une amélioration de la perception de la franchise par les spectateurs depuis plusieurs films – en témoignent la progression des notes sur AlloCiné – bâtie principalement sur des promesses claires et tenues d’offrir de l’action, du spectacle et de la tension. Des atouts qui s’inscrivent totalement en adéquation avec l’engouement décuplé du public pour les formats premium en cette période post-Covid, à l’instar des succès d’Avatar – La Voie de l’eau ou Top Gun : Maverick. Une dynamique positive, donc, pour Dead Reckoning part 1, qui devra toutefois faire preuve d’originalité pour continuer à séduire le public après six opus, tout en composant avec une concurrence très relevée, entre la continuation d’Indiana Jones et le Cadran de la destinée et les sorties le 19 juillet de Barbie et Oppenheimer. Une mission loin d’être impossible pour Ethan Hunt et Paramount.