Les salles indépendantes de CINEO face à l’urgence

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À quelques jours du Congrès des exploitants, le réseau CINEO interpelle les pouvoirs publics sur la nécessité de déployer des mesures d’urgence et de relance afin de permettre à l’exploitation de surmonter « cette crise sans précédent ».

Marteler le message. Telle est la position des salles de cinéma depuis le début de la crise concernant la nécessité absolue d’obtenir des mesures d’urgence et de relance pour traverser cette période délicate. Alors que la ministre de la Culture Roselyne Bachelot doit détailler le 23 septembre au Congrès de la FNCF les contours du plan d’aide au cinéma, et à l’exploitation en particulier, et après plusieurs prises de paroles de la Fédération et autres syndicats de salles, c’est au tour du groupement CINEO* de monter au créneau. « Conscients de manière collective du rôle essentiel de la salle de cinéma dans la vie de la Cité et de la nécessité de participer à la reprise économique du pays, les exploitants ont rouvert coûte que coûte leurs établissements durant ces 87 derniers jours, à l’encontre de leur propre intérêt financier. » En effet, plusieurs exploitants ont décidé de contracter des Prêts garantis par l’État (PGE), utiles à court terme pour la trésorerie, mais plus problématique à long terme en aggravant leur niveau d’endettement, plaçant même certains en situation de surendettement. « À ce jour des salles sont déjà en cessation de paiement », précise le réseau indépendant privé.

Dans ce contexte, les membres de CINEO demandent les mesures d’urgence suivantes :

  • Une compensation des pertes d’exploitation constatées depuis le 22 juin avec un versement avant le 15 octobre 2020.
  • Une avance d’une année sur le fonds de soutien.
  • Un dispositif de prise en charge des intérêts intercalaires.
  • Une révision des modalités de remboursement des PGE.

« Ces mesures de sauvetage ne devront donner lieu à aucune exigence de contrepartie de la part des pouvoirs publics. Le contraire serait perçu comme une erreur d’appréciation et un manque de reconnaissance absolu pour le travail considérable réalisé par l’exploitation depuis le 22 juin », souligne le réseau, qui salue l’effort collectif de l’ensemble des salles et de ceux qui sont restés présents à leur côté, « dans un climat de déni, voire d’abandon, par certains de leurs interlocuteurs et partenaires historiques ».

En sus des mesures d’urgence, le groupement en appelle à un plan de relance autour de quatre priorités :

  • La finalisation, une bonne fois pour toutes, d’un plan sérieux de lutte contre le piratage.
  • La contribution des plateformes et nouveaux entrants audiovisuels au financement de la création, au soutien à l’exploitation et à l’ensemble de la filière cinématographique.
  • La refonte des dispositifs d’éducation à l’image et la sensibilisation du jeune public à la salle de cinéma.
  • Le soutien public et médiatique de la part des talents à la salle, encore trop peu exprimé à ce jour.

« L’enjeu est aujourd’hui non seulement celui de la survie de la salle, mais aussi la nécessité d’édifier d’ores et déjà les fondations d’un futur pérenne. Ce futur ne pourra exister pour les salles de cinéma sans l’assurance de l’engagement de TOUS les distributeurs à participer à la reprise de la fréquentation et de l’engagement du CNC à y veiller. »

*Pour rappel, le réseau CINEO regroupe 100 établissements pour 530 écrans et a réalisé 16,5 millions d’entrées en 2019.

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