Les Mycéliades, le projet festif de l’ADRC et Images en bibliothèques pour les 15-25 ans

À travers des événements ludiques autour de la science-fiction, ce dispositif vise à créer des passerelles entre les films, les livres et la création numérique, mais aussi entre les salles de cinéma et les médiathèques.

[mise à jour du 26/10/22] La première édition des Mycéliades se précise. Elle aura lieu du 1er au 15 février 2023 dans 50 villes et a dévoilé son affiche. En attendant le détail de tous les rendez-vous, retour sur la genèse du projet avec les représentants de l’ADRC.

© Les Mycéliades / réalisée par Sylvain Ferret

[article initial du 17/05/22] « Nous souhaitons créer des parcours entre des structures qui ne sont pas forcément habitués à travailler ensemble, au service d’une cause commune : contribuer au développement de la cinéphilie des jeunes, en passant par des médiateurs qui touchent aujourd’hui ces publics, les Youtubeurs et autres influenceurs », explique le délégué général de l’ADRC Eric Busidan. En cela, Les Mycéliades répond parfaitement à l‘appel à projets lancé par le CNC en mai 2021, pour la diffusion culturelle à destination des 15-25 ans, et qui visait à relancer la fréquentation des lieux physiques par les jeunes… en s’appuyant sur le numérique.  C’est main dans la main que l’Agence pour le développement du cinéma en régions et son partenaire “naturel” Images en bibliothèques – qui promeut le cinéma en médiathèques –, ont candidaté et conçu ce projet, qui se déclinera lors de deux opérations, pendant 15 jours en février 2023 et janvier/février 2024, dans 50 communes en France. 

« Notre volonté est de mailler le territoire, ce qui rejoint la vocation de l’ADRC », souligne Eric Busidan, aussi bien à travers des salles art et essai que des multiplexes, des bibliothèques communautaires et de grandes médiathèques. « Dans les petites villes, les bâtiments sont souvent conçus pour être polyvalents. C’est moins le cas dans les grandes villes où il y a peu de synergie entre médiathèques et salles, et où nous voulons tenter la diffusion des publics d’un lieu à l’autre ».

Des propositions festives et scientifiques

À cela s’ajoutent « deux autres motivations principales » que précise Emmanuel Didier, chargé d’études et de développement de projets à l’Agence. « D’une part, mobiliser les créateurs du web, qui ont l’habitude de travailler avec les grands circuits mais moins avec les salles indépendantes, ce qui permettra peut-être d’ouvrir cette collaboration. D’autre part, nous voulions mettre en place des animations ludiques et festives… ce que l’on fait peu à l’ADRC. » Et ce en proposant des films de science-fiction, sans vision élitiste, du blockbuster US au film d’auteur européen. Un univers propice à de nombreux questionnements (le voyage spatial, l’altérité, l’écologie, le transhumanisme, etc.) et à de multiples animations transmédia, qui seront déclinés en deux thèmes : “Besoin d’espace” la première année, “Le Monde d’après” en 2024. « Entre un film, un livre ou un jeu, le lien sera thématique. Chaque duo d’établissements choisira l’une de ces entrées et aura une proposition d’animations clé en main dans laquelle il pourra piocher : ciné quizz ou karaoké pour les plus ludiques, ateliers d’écriture ou réalisation web, mais aussi des intervenants scientifiques “sérieux”. Nous sommes en lien avec l’Association française d’astronomie (AFA) et le Centre national d’études spatiales (CNES), qui sont très motivés pour envoyer des astronomes et leurs meilleurs vulgarisateurs pour parler aux jeunes de sujets comme les trous de ver ou la théorie des cordes… Il y aura du choix ! », se réjouit Emmanuel Didier. 
Bien entendu, les salles et les bibliothèques peuvent aussi imaginer et monter leurs propres actions en s’appuyant sur leurs partenaires locaux, car « nous construisons avec l’énergie de tous et rebondirons sur les propositions », ajoute Eric Busidan.

… avec les créateurs du web

L’éditorialisation sera complétée d’un processus collaboratif avec les créateurs du web,  aussi bien en termes de promotion de l’événement que de réalisation de vidéos, streams et autres workshops conçus pour l’occasion. Et pour mobiliser les jeunes, il faut évidemment passer par les réseaux qu’il connaissent. Un partenariat a été conclu avec les plateformes Sens Critique et Calmos Club, et la communication numérique a été confiée à Mensch Agency. « Calmos Club crée des vidéos de 30 minutes très qualitatives, dont certaines font des milliers de vues… ce que nous ne savons pas faire à l’ADRC. La communication locale sera liée aux structures et aux influenceurs, et Mensch Agency se chargera de relayer la marque au niveau national, notamment viaTikTok, YouTube ou Instagram. Enfin, il était assez évident de contacter Sens critique pour un échange de visibilité, au vu de leur travail plurimedia », explique Emmanuel Didier.
Pour le moment, 25 salles sont engagées dans le projet, dont une quinzaine sont déjà “en couple” avec une bibliothèque. « Si nous n’avons pas le budget pour déployer le projet sur 300 salles, nous l’avons obtenupour deux ans et essayons de créer des habitudes de travail.L’idée est de faire monter en puissance l’événement, en espérant l’installer dans la durée, comme pour Play it again ! ou Le mois du documentaire », espère le délégué général de l’ADRC. “Les Mycéliades” sont donc vouées à se ramifier comme des champignons, en créant des réseaux. « Dans sa sonorité, le mot évoque la science-fiction. Et au pluriel, c’est appelé à se répéter ! »

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