En Roussillon comme en Alsace, les gérants de cinémas préparent une reprise estivale dans leurs salles comme sur les parkings. Une pratique du drive-in qui, pour l’Association nationale des cinémas itinérants, n’est pas forcément une bonne idée.
Les cinémas Clap ciné de Leucate/Barcarès, de Canet-en-Roussillon et le réseau Cinémaginaire, implanté notamment sur Saint-Cyprien, Argelès-sur-mer et Cerbère, s’associent pour la mise en place de drive-in sur tout le littoral catalan. Articulant leur partenariat autour de la programmation, des animations, de la communication mais aussi d’une politique réciproque de tarif réduit pour leurs abonnés respectifs dès la réouverture prochaine des cinémas, les deux structures d’exploitation précisent que leur « priorité reste la relance de [leurs] salles ». Toutefois, « au regard de la situation sanitaire incertaine et pour répondre aux demandes de nombreux spectateurs », Clap ciné et Cinémaginaire œuvrent à la mise en place courant juin-début juillet de séances drive-in dans les communes où ils sont historiquement installés. Ces dernières continueront à être proposées en complément de leur programmation en salles.
Dans le Grand Est, René Letzgus, dirigeant du Vox de Strasbourg et du Trèfle à Dorlisheim, et Faruk Gunaltay, responsable de l’Odyssée dans la capitale alsacienne, se sont eux aussi associés pour organiser des séances drive-in à partir de la mi-juin. Une démarche pour laquelle les exploitants, qui souhaitent privilégier les quartiers qui ont été les plus isolés du centre-ville pendant la crise du COVID-19, attendent les autorisations ainsi que le soutien financier des collectivités locales. Ces séances drive-in sont destinées à s’arrêter dès la réouverture des salles.
De son côté, l’Association nationale des cinémas itinérants s’interroge sur les « initiatives d’opérateurs divers, exploitants de salles fixes ou entrepreneurs d’évènementiel [qui] se lancent ici ou là dans l’organisation de drive-in, dont les médias se font l’écho, donnant des idées à quelques communes ou communautés de communes… et à quelques circuits aussi ! » Soulignant que la projection drive-in est une « manifestation contraignante, qui demande des moyens importants et le respect de conditions techniques particulières et inhabituelles, sans parler des conditions sanitaires actuelles », la cellule technique de l’ANCI a rédigé un vademecum drive-in à l’attention de ses adhérents. Elle y alerte toutefois les exploitants « qui souhaiteraient se lancer » sur les surcoûts de la retransmission FM du son et du personnel supplémentaire pour placer les voitures ainsi que sur le risque de dégradation de la qualité de l’image sur des écrans de 17 mètres de base, pour lesquels « nos projecteurs itinérants sont inadaptés »
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