La signature d’un compromis de vente entre le propriétaire du lieu et le fonds de dotation créé par le collectif La Clef Revival ravive l’espoir de pérenniser l’un des derniers cinémas associatifs de Paris.
L’émotion était palpable ce mercredi matin dans les travées du Reflet Médicis, où était organisée une conférence de presse par La Clef Revival, introduite par une vidéo de soutien de Martin Scorsese himself. Avec, donc, à la clé, une nouvelle réjouissante pour le collectif : la signature d’un compromis de vente entre le Comité social et économique de la Caisse d’Epargne Île-de-France, propriétaire des murs, et le fonds de dotation Cinéma Revival*, créé en 2020 par le collectif. Alors que les discussions avaient démarré autour d’un montant de 4,2 M€ pour le rachat des murs, le compromis a été signé pour 2,9 M€, auxquels s’ajoutent 200 000 € de frais de notaire, pour une durée de six mois. Le fonds de dotation a donc jusqu’au 26 octobre 2023 pour réunir la somme manquante.
Depuis plus d’un an, et son expulsion de La Clef en mars 2022, le collectif La Clef Revival a redoublé d’efforts et affirme avoir récolté 80 % des 3,1 M€ demandés, soit 2,5 M€. Outre un prêt bancaire (1,7 M€, garanti à 50 % par l’Ifcic), 600 000 € proviennent du mécénat et 175 000 € du crowdfunding. Tout en souhaitant réunir quelque 400 000 € auprès d’autres mécènes, le collectif relance également sa campagne de financement participatif afin de rassembler 215 000 € supplémentaires. Une fois ces 20 % manquants récoltés, le fonds de dotation Cinéma Revival confiera l’exploitation du site à La Clef Revival, qui entend se laisser deux mois pour réaliser les démarches administratives et mise ainsi sur une réouverture du cinéma en janvier 2024, une salve de travaux de remise aux normes étant à l’étude pour l’été suivant.
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Le projet, inchangé depuis sa présentation au printemps 2020, souhaite principalement faire de La Clef un lieu de diffusion, de transmission et de création. Une séance quotidienne dans chacune des deux salles permettra de mettre en avant « des films peu vus ou difficiles à trouver », dixit le collectif, avec une entrée maintenue à prix libre. « Nous avons l’accord du CNC pour conserver cette tarification qui sera partagée ensuite de manière traditionnelle avec les ayants droits. Cette approche a montré sa viabilité pendant les deux ans et demi d’occupation, avec un prix libre moyen de 4,50 €. » Festivals, conférences et autres séances spéciales auront également les honneurs du grand écran, tandis que, dans le reste du lieu, seront aménagés des studios de montage et de post-production, des ateliers de création ainsi qu’un café associatif. C’est avec ces différentes activités, et les recettes qui en découleront, ainsi que diverses subventions de la Région, de la Ville de Paris et du CNC, que le collectif entend faire fonctionner La Clef et créer deux postes rémunérés.
*Ce fonds de dotation est administré par un collège de personnes issues du collectif La Clef Revival et un collège de professionnels : Céline Sciamma, réalisatrice et scénariste, Laurent Tanzer, du cinéma Nova de Bruxelles, Jean-Marc Zekri, directeur du Reflet Médicis, et Eric Arrivé, critique et expert de la propriété d’usage.
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