Le Cinéparadis ouvre ses portes à Fontainebleau

©Cinéparadis

Ouvert le 2 octobre, le complexe de six salles est porté par la famille Reynaud, qui exploite également L’Ermitage en centre-ville.

« Tandis que sur une période de 4-5 ans nous étions en perte de 40 % de notre public, et face à une concurrence accrue et l’explosion du nombre de sorties de films chaque mercredi, l’idée d’un nouveau cinéma s’est naturellement imposée. » C’est ainsi qu’Olivia Reggiani, à la programmation, retrace le contexte dans lequel s’inscrit la naissance du Cinéparadis. « Notre mère (N.D.L.R. : Christiane Reynaud) se doutait que nos 5 salles en centre ville ne suffiraient pas. L’Ermitage ne parvenait plus à couvrir la demande. Néanmoins, nous ne souhaitions pas faire mourir le cinéma de notre enfance. » Il faut dire que l’esprit de famille prime : la sœur d’Olivia, Judith Reynaud, est à la direction du Cinéparadis.

« Nous aspirons plutôt à faire émerger une identité commune aux deux sites. » Il s’agissait de préserver une offre cinéma de qualité pour les habitants et les villes avoisinantes, et proposer une offre culturelle plus familiale. Mais pour voir éclore finalement ce nouveau cinéma il aura fallu que le projet soit délocalisé. Et pour la programmatrice de revenir sur sa genèse : « Le projet, qui devait être initialement une extension de l’Ermitage sur l’emplacement du Sélect, a été retardé dans sa concrétisation à maintes reprises, contré par des associations locales en raison de la zone protégée où le Cinéparadis devait s’implanter à l’origine, à savoir en face du château. » En filigrane de cette contestation, la crainte que le nouveau cinéma sur un autre site ne signe, à terme, la fermeture de l’Ermitage. « On a dû organiser des réunions pour expliquer le pourquoi de cette seconde option. » Surtout, lumière devait être faite sur le montage public-privé sur lequel reposait le Cinéparadis et qui soulevait quelques interrogations.

Si le projet a bougé géographiquement parlant, il aura gagné définitivement en espace et en accessibilité, avec pour point d’orgue, un parking gratuit d’une capacité de 250 places. Débuté le 21 juin 2014, dans le quartier du Bréau, en lieu et place de l’ancienne halle de Villars, le chantier aura mobilisé nombre d’ouvriers, pour en définitive faire émerger un complexe à la pointe de la modernité. Celui-ci bénéficie ainsi de six salles aux conditions de confort optimum pour une capacité totale de 1 080 fauteuils. Cerise sur le gâteau : les deux salles du rez-de-chaussée sont équipées du tout nouveau son Dolby Atmos. Au rang des originalités, l’installation de places numérotées et la mise à disposition de « Love Seat ». Côté architecture, pilotée par l’agence LinéaireA, le bâtiment se déploie selon une structure métallique, et se voit paré de briques et de verre, dans la lignée de l’architecture type « pavillon Baltard. »

« Pour faire schématique, l’Art & Essai sera davantage diffusé à l’Ermitage et le grand public sur le Cinéparadis. Toutefois notre programmation s’alignera principalement sur l’évolution du cinéma et de son audience. Comme ce fut d’ailleurs le cas pour celui de Chartres, tout sera fonction des sollicitations. L’essentiel, c’est que les gens s’approprient le lieu ». Il est à noter qu’aux six salles à la configuration dernier cri s’adjoignent une plaine de jeux et deux restaurants qui viennent parfaire la proposition culturelle du lieu.

S’il y a bien un objectif que le Cinéparadis se fixe, c’est de reconquérir les plus jeunes spectateurs. Pour ce faire, son équipe mise sur un pôle « jeune public », complété par un partenariat avec l’association « L’Enfant et le 7 ème Art », soit un festival en temps scolaire. Une responsable jeune public a d’ailleurs été engagée en ce sens. Et la dynamique ne s’arrête pas là, puisque l’équipe du cinéma a repris la coordination de « Collège et Cinéma » et a aménagé une tarification spécifique pour les plus jeunes : des séances à 4€50 (offre spéciale valable jusqu’à mi-décembre) pour les moins de 18 ans. L’autre souhait, est de poursuivre les soirées-débats et de ponctuer l’année d’événements comme les opérations autour des films. En matière de fréquentation, l’équipe table sur 200 000 entrées sur le Cinéparadis et environ 100 000 pour l’Ermitage.

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