Depuis ce 30 octobre, deux salles supplémentaires ont rejoint les cinq déjà existantes pour renforcer l’engagement du cinéma gersois en matière d’art et essai.
Il y a deux ans, le Ciné 32 rouvrait ses portes avec quelques aménagements – dont une nouvelle entrée – temporaires, vaillamment remis des “blessures” infligées par un incendie criminel survenu l’été précédent. Puis, en juin dernier, le cinéma retrouvait sa configuration habituelle, dont son hall avec un espace billetterie repensé et un espace restauration agrandi. Manquait encore la touche finale, “dans les cartons” depuis de nombreuses années.
« Le projet d’agrandissement a beaucoup évolué », explique Alain Bouffartigue, le fondateur et président de Ciné 32, en retraçant comment « l’ambition d’une grande salle de plus » s’est transformée, après la crise de la Covid, en besoin d’espace où les films peuvent durer, « chacun à leur vitesse et leur intensité »… donc en deux salles de petite capacité.
À la perpendiculaire des cinq salles “historiques” (dont une grande de 320 places), se tiennent donc désormais deux salles d’une cinquantaine de places, dotée d’écrans de 7m de base et de son 7.1. Conçues par l’agence Encore heureux – déjà créatrice du bâtiment initial en 2012 et, plus récemment, du Grand Central de Colomiers –, elles intègrent toutes les innovations architecturales, notamment écologiques : « pas de béton, mais du bois, de la paille et de la récupération ».
Elles permettront au Ciné 32, toujours dans sa « logique de tenir les deux bouts », entre grands films généralistes et art et essai, d’enrichir sa ligne éditoriale, notamment en intégrant plus de patrimoine. De quoi espérer renforcer, en particulier, la fréquentation de la frange assidue de son public, « qui a une vraie appétence pour un cinéma en liberté, non formaté ».
Il faut noter que, dans un département gersois particulièrement bien drainé en art et essai par les salles de l’historique réseau Ciné 32*, le public de Auch (23 000 habitants) et au-delà répond toujours aux propositions de son cinéma-phare : les titres classés (qui représentent ¾ des films programmés et la moitié des séances) réalisent en moyenne 10 % d’entrées en plus qu’ailleurs. « Nous avons la chance d’être un lieu sans concurrence et allons pouvoir expérimenter, sur les films au potentiel dit “limité”, mais réel. Sans les surexposer, mais en étalant leurs séances sur une plus longue durée. »
Depuis l’ouverture du Ciné 32, il y a plus de dix ans, son quartier d’implantation – aux côtés du Circa dédié aux arts du cirque et plus récemment d’une école d’infirmiers –, a confirmé son pouvoir d’attractivité. Sachant que l’extension de salles s’articule avec l’agrandissement du bistrot du cinéma, « son cadre va de plus en plus attirer les Auchois ». Et ainsi, a minima, lui permettre de retrouver sa fréquentation d’avant Covid, soit 220 000 entrées annuelles.
*24 salles de cinéma gérées par une association au sein de chaque commune
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