La salle Sphera passée au crible

Après un premier essai transformé à Athènes (au cinéma Village du Mall Athens), où il s’est imposé comme la salle incontournable du pays, le concept premium de CinemaNext s’est implanté en France en décembre dernier, au sein du nouveau multiplexe parisien des 7 Batignolles. Focus sur ce format qui veut allier les meilleures technologies du marché.

« Chaque élément de la salle Sphera est choisi parce qu’il est le plus performant. Aucun compromis n’est fait, que ce soit au niveau du son, de l’image, de l’assise, de l’éclairage. Sphera c’est une expérience cinéma où l’ensemble doit être à la pointe », assure Maxime Rigaud. Pour le directeur général de CinemaNext France, le produit étant pensé pour les exploitants, autant que ces derniers « investissent dans ce qui se fait de mieux ».

Son “wahou” et ambiance sobre

Parmi les premiers éléments qui marquent le spectateur, le son occupe une place essentielle. Dans ce sens, CinemaNext a préféré la technologie Dolby Atmos. Situé sous l’écran, un subwoofer transducteur (haut-parleur qui reproduit les fréquences les plus basses) vient compléter le dispositif pour donner un effet “wahou” enveloppant et vibrant : « Il permet également de compenser l’écart de son entre un film en Atmos et un film classique. » Pour une expérience sonore complète, le volume est géré suivant les différentes zones de la salle via les enceintes : ainsi, le son sera plus poussé dans les dernières rangées pour égaler les sensations des premiers rangs. « L’immersion passe par un son multidirectionnel. On veut que dans la salle, il y ait une sensation de clarté et de qualité », indique Maxime Rigaud.

Aux Batignolles, l’écran de 15 mètres de base est métallisé avec un faible gain afin d’éviter les tavelures (effet granuleux sur l’image). Le double projecteur 4K propose une image HDR avec un contraste de 1000/1. « On est proche de la qualité du Dolby Vision, mais à un coût moindre. On utilise pour l’instant la technologie HDR EclairColor, mais on choisira toujours ce qui est le plus optimisé pour la salle. » L’expérience sensorielle et le show de lumière diffèrent des autres propositions du marché : les panneaux LED latéraux qui prolongent l’image de l’écran sont animés en temps réel, via un logiciel, par un capteur situé dans la cabine de projection. « Ce système permet une vraie autonomie. Il n’y a pas besoin de modifier des DCP ou d’avoir une programmation spécifique comme le concept ICE ou IMAX. On a voulu quelque chose de peu intrusif, de sobre, d’où le choix d’avoir des panneaux en tissu noir mat, disposés en quinconce pour que les LED n’altèrent pas l’image à l’écran. » Le design et le confort sont également primordiaux, avec des fauteuils inclinables, espacés suivant la disposition de la salle et suffisamment gradinés pour ne pas altérer la vue du spectateur. La salle est revêtue d’un tapis mural qui valorise la performance acoustique et annihile le temps de réverbération et les nuisances indésirables.

Une solution clé en main

L’ensemble des produits du concept provient des quatre coins du monde, du Japon à la Biélorussie, des États-Unis à l’Allemagne. « Un exploitant qui a les moyens peut se permettre de faire une veille globale sur l’origine des meilleurs équipements. Pour un exploitant de taille moyenne ou plus petit, c’est compliqué. C’est donc notre rôle, via ce concept, de lui offrir la qualité », explique Maxime Rigaud. Et ce, avec une solution clé en main : « Nous sommes intégrateurs de A à Z, de la gestion du projet à son ouverture, en passant par la négociation des équipements avec les fournisseurs. » Dorothy Malherbe, directrice du cinéma Les 7 Batignolles, abonde : « C’est plus simple et confortable de pouvoir s’appuyer sur une entité qui prend en charge la totalité de l’installation et l’accompagnement. » La seule personnalisation étant la capacité de la salle, c’est donc un cahier des charges précis qui est vendu à l’exploitant, que ce soit pour l’installation dans un cinéma existant ou au sein d’un site en construction, pour un coût variable entre 500 000 et 1,2 million d’euros. CinemaNext annonce un retour sur investissement en 3 à 4 ans, avec des solutions de financement adaptées à la situation du cinéma. Autre élément sur lequel l’entreprise compte insister : « Une fois l’installation achevée, on ne prend pas de part sur les recettes. La salle est la seule propriété de l’exploitant. »

Afin de soutenir les efforts de promotion de sa salle Sphera, le cinéma bénéficiera d’un accompagnement de CinemaNext, via la mise à disposition d’éléments marketing physiques pour communiquer au sein de son cinéma et dans sa ville ainsi que d’éléments digitaux tels que des vidéos, bannières et visuels pour son site internet et les réseaux sociaux.

D’un point de vue général, la salle Sphera s’adresse avant tout aux exploitants de taille moyenne, qui n’ont pas forcément les moyens d’investir dans les concepts premium coûteux mais veulent pouvoir bénéficier d’un pouvoir d’attractivité pour « concurrencer les grosses salles qui se trouvent dans leur zone ». Satisfait d’avoir inauguré sa présence française avec un circuit indépendant à Paris, CinemaNext espère déployer son concept dans une dizaine de sites à travers l’Hexagone d’ici 2020, tout en ayant des ambitions à l’international.

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