Alors que les dénonciations de violence et de harcèlement sexuel dans le cinéma se multiplient et ébranlent l’ensemble de la filière, les représentants de l’exploitation s’expriment à leur tour.
Après des organisations de cinéastes et de producteurs, la Fédération des exploitants rappelle sa vigilance et son action de prévention pour lutter contre la violence et le harcèlement sexuels et sexistes (VHSS). Dans un communiqué publié aujourd’hui, la Fédération nationale des cinémas français « souhaite rappeler son engagement depuis plusieurs années pour sensibiliser ses adhérents sur la prévention de tels faits au sein des salles de cinéma et sur l’accompagnement des victimes ».
La FNCF cite la mise en place des formations obligatoires de l’ensemble des exploitants, qui a permis de sensibiliser la profession, et l’implication du secteur de l’exploitation, au sein de l’Afdas, pour développer et financer l’offre de formations contre les VHSS. Des mesures qui permettent de mieux protéger les salariés mais aussi les spectateurs, et témoignent de la responsabilité de tous les acteurs de la filière.
Début janvier, l’Association française des cinémas art et essai (AFCAE) avait déjà appelé à « une prise de conscience collective », pour que « que le patriarcat et les violences sexistes et sexuelles ne fassent plus partie de notre société ». La FNCF souligne que « Les cinémas s’engagent avec l’ensemble de la filière (réalisation, production, édition distribution, CNC, pouvoirs publics…), pour accompagner les victimes et lutter contre les violences sexuelles et sexistes qui se font jour au sein de notre secteur. Aujourd’hui, ils confirment leur implication avec le CNC, les pouvoirs publics et l’ensemble des professionnels pour poursuivre la mobilisation de la filière ».
Les cinéastes, les producteurs… et les César
En effet, après les plaintes pour viol déposés par Judith Godrèche à l’encontre de Benoît Jacquot et Jacques Doillon – dont le prochain film, CE2, doit sortir en mars -, suivie par d’autres témoignages d’actrices, c’est bien sûr tout le milieu du cinéma qui est ébranlé. Les cinéastes de la SRF ont réagi dès le 12 février, tenant « à exprimer [leur] soutien à Judith Godrèche et à toutes les autres comédiennes – * Judith Chemla, Isild Le Besco, Laurence Cordier, Anna Mouglalis, Julia Roy, Vahina Giocante, Clotilde Hesme, Ariane Labed, Alice de Lencquesaing… – qui ont récemment brisé l’omerta en dénonçant les violences sexistes et sexuelles dont elles ont été les victimes, violences émanant de réalisateurs dont elles ont été la proie “au nom du cinéma” ». La SRF réclame davantage de mesures concrètes pour lutter contre les VHSS dans le cinéma.
Quelques jours après, les producteurs de l’API, du SPI et de l’UPC, exprimant eux aussi leur soutien aux victimes, s’engagent « à mettre tout en œuvre pour protéger nos équipes, sans lesquelles les films que nous produisons ne pourraient exister. Nous appelons de nos vœux une concertation immédiate de l’ensemble des acteurs de la filière : producteur·ice·s, cinéastes, équipes techniques et artistiques, agents, attaché·e·s de presse, distributeur·rice·s, assureurs, festivals, exploitant·e·s, médias, CNC et Ministère de la Culture ».
De son côté, l’Académie des César a confirmé que, par respect pour les victimes, tout participant(e) à un film éligible mis en cause pour des faits de violences, notamment à caractère sexiste ou sexuel, « ne ferait l’objet d’aucune mise en lumière », et ne serait invité à aucune des manifestations liées aux César.
Dans ce contexte, on attend la 49e Cérémonie de ce soir.
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