Dans le prolongement du 79e Congrès des exploitants où se réverbéraient les inquiétudes, la Fédération de l’action culturelle cinématographique s’exprime sur la situation préoccupante de très nombreuses associations, structures nationales, régionales ou locales qui œuvrent dans les domaines en péril.
Voici leur prise de parole, in extenso :
« Alors que le Département du Nord vient de suspendre son aide au dispositif “Collège au cinéma”, nous tenons à rappeler que les dispositifs d’éducation aux images, s’ils représentent évidemment une contribution importante à la filière via les nombreuses entrées en salles de cinéma qu’ils induisent, portent avant tout une ambition culturelle pour la jeunesse sans équivalent dans le monde.
Cet ambitieux projet, citoyen et culturel, qui réduit les inégalités sociales entre les territoires et prépare les spectateurs et les créateurs de demain, est aujourd’hui mis à mal par des réformes au sein de l’Éducation nationale, par les désengagements de collectivités territoriales et par un risque de dérive du pass Culture qui pourrait, à terme, remplacer l’éducation aux images par sa simple consommation.
À l’occasion de nombreuses prises de parole, les dirigeants du CNC ont rappelé que le secteur de la diffusion et de l’éducation aux images était un chantier prioritaire, afin que toutes les œuvres puissent rencontrer les publics, partout sur les territoires. À cet égard, la Facc salue les annonces faites à l’occasion du dernier Festival de Cannes par le ministère de la Culture, visant à structurer et financer davantage les circuits itinérants, les festivals, et le développement du réseau des ambassadeurs.
Nous saluons la mise en place de ces premières mesures, qui se sont avérées plus que nécessaires pour ces structures fragilisées.
Mais nous alertons : ce plan ne doit pas être un aboutissement, mais un point de départ. Il ne suffira pas à combler le déficit de financement très conséquent de nos associations sur les territoires, alors que les besoins sont immenses, que les enjeux sociétaux sont dans tous les esprits et que nos associations œuvrent au quotidien au plus près des publics. Il faudra aussi permettre aux coordinations des dispositifs d’Éducation aux images de poursuivre leur indispensable travail de formation des enseignants et des élèves, alors même qu’elles bataillent déjà pour les maintenir sur leurs territoires. À cet égard, les annonces faites lors du Congrès des exploitants nous questionnent et nous inquiètent en ce qu’elles envoient un signal dangereux, laissant entendre que l’on pourrait imaginer des dispositifs au rabais, alors même qu’il faudrait les renforcer et les soutenir pour répondre aux enjeux de notre époque.
Au-delà des ajustements techniques et des mesures de sauvetage permanent, nous réaffirmons la nécessité de mesurer la contribution des activités d’éducation aux images et d’action culturelle à la filière du cinéma, et de mettre en place un plan national ambitieux de formation au regard et à la citoyenneté pour notre jeunesse. »
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