Jocelyn Bouyssy : « Personne ne peut remettre en cause la salle que l’on défendra bec et ongles »

Le directeur général de CGR Cinémas était l’invité de l’Émission Boxoffice Pro du 10 décembre.

Dans un des rares endroits du monde où la fréquentation est en hausse cette année, à savoir l’Arabie saoudite qui affiche un insolent  +12 % sur ses entrées, CGR Cinémas vient d’installer une seconde salle ICE. « Je craignais que la crise sanitaire retarde nos projets avec Vox Cinemas, mais au contraire, le succès de notre salle à Riyad a accéléré le lancement de celle de Djeddah », se réjouit le dirigeant du circuit inventeur de la technologie immersive ICE. À noter que le cinéma est encore très récent en Arabie saoudite, où « les études font état d’une volonté des spectateurs, particulièrement au moment de la crise sanitaire, d’aller vers des expériences premium ».

En France, les cinémas CGR préparent la réouverture attendue de tous… « même si nous ne sommes pas maîtres de notre destin ». Si le reprise est confirmée pour le mardi 15 décembre, toutes les séances du circuit seront proposées à 4,5 euros. « La séance se terminant à 21 heures ne compensera certes pas celles du soir, mais nous essayons de contenter au mieux les spectateurs. » Les cinémas CGR mettront donc en place des séances à partir de 9 heures le matin, toutes celles débutant avant 10 heures étant proposées au même tarif réduit durant les vacances scolaires. 

Le circuit a aussi préparé une nouvelle version de son application mobile. « Nous devons absolument aller dans le sens du zéro papier et du sans contact », estime Jocelyn Bouyssy en confiant sa prise de conscience des nouveaux paramètres pour toucher les spectateurs et de l’importance de communiquer auprès d’eux même sans actualité de sorties de films. « Ce sont les réseaux sociaux qui nous ont permis d’exister pendant ces fermetures, c’est un gros virage pour notre groupe. » 

Pour l’heure, la facture des deux fermetures s’élève à 60 millions d’euros pour le deuxième circuit d’exploitation français qui observe avec attention les évolutions en cours outre-Atlantique. Les choix de diffusion streaming de Disney et de Warner, les accords d’exclusivité salle d’Universal… : « Un terrain glissant », selon de directeur général de CGR Cinémas qui espère y voir des épiphénomènes conjoncturels. « Nous pouvons entendre que les gens qui ont autant investi dans des films puissent prendre la décision de les sortir différemment aux États-Unis. C’est dans ces périodes difficiles que naissent les tentations de modifications des modèles économiques. Mais il faut des garde-fous pour que cela n’aille pas plus loin. Dansla profession,  personne ne peut remettre en cause la salle comme élément primordial, que l’on défendra bec et ongles. Je crois profondément à l’avenir de notre métier. » 

Saluant tout le travail accompli par la FNCF, le CNC et le ministère de la Culture, Jocelyn Bouyssy admet en outre que « tout ce qui est fait peut être balayé par les allocutions. Nous ne sommes pas maîtres de notre destin. Je respecte toutes les décisions qui vont être prises, nous les avons toujours acceptées, même si elles étaient parfois contradictoires ». 

Mais face aux incertitudes des heures et potentiellement jours et semaines qui viennent, le le dirigeant de CGR Cinémas est résolument optimiste : « Les gens sont lassés d’être chez eux et ont découvert le bonheur d’aller au cinéma, de retrouver le grand écran après l’isolement, de renouer avec lien social et émotion. » 

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Jocelyn Bouyssy :

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