181 millions d’entrées dans les cinémas français en 2023

© Krists Luhaers via Unplash

Les estimations publiées par le CNC confirment la progression de la fréquentation sur les années Covid, tout en restant inférieure aux niveaux antérieurs à la crise sanitaire.

La dynamique se poursuit. Après les exercices tronqués de 2020 (65 millions de spectateurs) et 2021 (95 millions de tickets), puis l’année 2022 de reprise (152 millions de billets), le cru 2023 affiche à son tour de meilleurs résultats que le précédent. En effet, sur les 12 mois écoulés, ce sont près de 180,76 millions d’entrées qui ont été enregistrées dans les salles obscures françaises, d’après les estimations publiées par le CNC. Soit une progression de 18,9 % par rapport à 2022. 

« La fréquentation dans les salles françaises en 2023 confirme la puissante dynamique enclenchée l’an passé. La France réussit la meilleure reprise parmi les pays comparables grâce à la diversité des œuvres proposées, particulièrement françaises, et l’engagement de nos salles de cinéma », se félicite Dominique Boutonnat, président du CNC. 

Dans le détail, avec quelque 181 millions d’entrées, 2023 se situe à : 

  • +18,9 % vs 2022
  • +89,3 % vs 2021
  • +176,9 % vs 2020
  • -15,3 % vs 2019
  • -10,2 % vs 2018
  • -13,7 % vs 2017
  • -15,3 vs 2016
  • -12 % vs 2015

La barre des 180 millions a donc été franchie grâce à un mois de décembre pourtant compliqué (17,8 millions d’entrées), troisième moins bon résultat après 2000 (16,7 M) et 2007 (17,6 M). L’offre, très homogène en cette fin d’année, a sans doute pâti du manque d’une véritable locomotive qui, comme Spider-Man : No Way Home ou Avatar : La Voie de l’eau, avait dopé considérablement la fréquentation en 2021 et 2022.

L’année s’achève donc avec le trio Super Mario Bros (7,3 M), Barbie (5,8 M) et la continuation d’Avatar (5,2 M) en tête du box-office national. Trois titres français figurent également dans le top 10 : Astérix & Obélix : L’Empire du Milieu (4,6 M), Alibi.com 2 (4,3 M) et Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan (3,4 M). Côté art et essai, citons les beaux succès d’Oppenheimer (4,4 M), Le Garçon et le Héron (1,5 M), Babylon (1,5 M), Anatomie d’une chute (1,3 M) ou encore Tirailleurs (1,2 M). Au total, 42 titres ont dépassé le million de spectateurs, dont deux continuations (Avatar 2, donc, et Le Chat potté 2), tandis que 16 ont atteint les 2 millions. 

Sur l’année, les films français ont généré 71,9 millions d’entrées, soit une part de marché de 39,8 % (vs 41,1 % en 2022 et 37,2 % en moyenne sur 2017-2019). Malgré un nombre de titres toujours en retrait sur la période pré-Covid (81 vs 127 en moyenne), la production américaine a séduit 74,7 millions de spectateurs, soit une part de marché de 41,3 % (41,4 % en 2022 et 48,4 % en moyenne sur 2017-2019), mais une baisse de 25,8 % par rapport à la moyenne d’avant-crise. Enfin, les œuvres d’autres nationalités réalisent 18,9 % de part de marché (17,5 % en 2022 et 14,4 % en moyenne sur 2017-2019) et 34,1 millions d’entrées en salles, soit +14,3 %. 

La Fédération nationale des cinémas français (FNCF) tout en se félicitant de cette « dynamique retrouvée », pondère en rappelant que la situation des salles françaises est toujours dépendante d’une inflation de leurs coûts couplée à leur endettement dû au Covid. « Cette situation très positive ne doit pas cacher les difficultés des salles qui sont confrontées à un endettement important en particulier dû aux PGE (prêts garantis par l’État) qu’elles doivent rembourser, d’une pression inflationniste sur l’ensemble de leurs coûts, ainsi qu’à la flambée du prix de l’énergie qu’elles doivent supporter. »

Plus globalement, l’offre de films à venir sera à nouveau au centre de l’attention, et s’annonce avec plusieurs incertitudes. « 2024 (…) devrait être marquée au premier semestre par les conséquences de la grève des scénaristes et des acteurs américains, qui a provoqué le décalage d’un certain nombre de films, et un deuxième semestre probablement plus dense mais encore incertain. Les films français qui bénéficient d’un large soutien du public seront présents tout au long de l’année », complète la FNCF, rappelant que l’attachement des spectateurs à leurs salles et l’écosystème vertueux du cinéma français permet toujours « de se projeter positivement vers les années à venir ».

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