Le cinéma du groupe Elizé à Basse-Terre rouvre ce soir après 4 mois de travaux – et plusieurs mois de péripéties administratives–, totalement rénové.
C’est le seul cinéma au sud de la Guadeloupe, construit dans les années 1940 au centre de Basse-Terre, le long de la grande place du Champ-d’Arbaud. Un cinéma inscrit dans la mémoire de l’île, qui n’avait pas été rénové depuis 20 ans, et rallume enfin ses projecteurs ce 29 février, notamment pour Dune : Deuxième partie. Il était temps : les travaux ont été achevés fin décembre, mais des soucis techniques ont depuis retardé le feu vert de la Commission de sécurité. Le D’Arbaud est remis à neuf, à commencer par sa façade, classée aux monuments remarquables, qui retrouve ses lignes pures, dans le courant de l’architecture moderniste introduit en Guadeloupe par Ali Tur. Et ce qui pouvait être une contrainte remet l’ensemble en valeur : « Les architectes des Bâtiments de France ont validé notre projet et je suis très fière de ce que l’on a fait », se réjouit Alexandra Elizé, qui dirige le circuit familial historique des Antilles.
Un objectif de 100 000 spectateurs par an
Quatre mois de travaux ont été nécessaires pour rénover Le D’Arbaud, toujours dans une configuration de deux salles, d’après le projet de l’architecte martiniquais Stanislas Lafosse Marin et Luc Van de Casseye. Si l’idée initiale était d’ajouter deux écrans, « nous avons préféré garder la grande salle dans tout son volume, en créant des gradins sur la partie basse, et en conservant le balcon. À terme, nous souhaiterions récupérer les locaux de la médiathèque voisine pour nous agrandir ». La capacité totale du cinéma est toutefois passée de 292 sièges à 333 fauteuils numérotés – ce qui rend envisageable la réservation à la place –, la grande salle ayant gagné 80 places (188 au balcon, 101 à l’orchestre) et désormais équipée en son Atmos. La petite salle a réduit sa capacité de 83 à 44 places, pour privilégier le confort via l’installation de larges fauteuils club.
Par ailleurs, Le D’Arbaud dispose maintenant d’une petite boutique de pop corn à l’entrée et d’un espace dédié aux jeux d’arcade à l‘étage, sur près de 200 m². Au total, les travaux auront coûté 2 millions d’euros, principalement financés par le circuit Elizé, qui a eu un accord pour une aide de la direction des affaires culturelles (DAC), et de l’État via la défiscalisation Outre-Mer. « Économiquement, Le D’Arbaud n’a jamais rapporté d’argent, mais il nous a toujours tenu au cœur », précise Alexandra Elizé, qui espère que la rénovation, et la programmation généraliste, permettra de toucher un plus large public, les tarifs s’échelonnant entre 8 et 6 €. Si le nombre d’entrées annuelles était en moyenne de 30 000 avant le Covid, l’objectif est d’atteindre les 100 000 spectateurs par an pour le cinéma de Basse-Terre.
Partager cet article