Les travaux du premier cinéma franchisé du groupe parisien ont débuté le 22 juillet à Dumbéa, commune intégrée au Grand Nouméa. L’ouverture du site est attendue pour juin 2021. Focus sur un projet d’envergure.
C’est l’un des projets phares de la famille Karmitz et l’un des plus attendus dans les territoires d’outre-mer. Le 22 juillet dernier a marqué le début de deux années de travaux pour ériger le premier cinéma franchisé MK2. Philippe Aigle, ancien directeur général du groupe, et Patrick Baldi, associé calédonien, en partenariat avec l’exploitant parisien, sont les porteurs du projet. Le site de 14 salles et 1 846 fauteuils prendra ses quartiers dans la ZAC du centre urbain de Koutio, au cœur de Dumbéa. Cette dernière est au croisement des quatre communes qui forment le Grand Nouméa (un peu moins de 200 000 habitants). Le gros œuvre devrait être achevé au deuxième semestre 2020 pour une inauguration le 30 juin 2021. « La franchise va nous permettre de mettre à profit le savoir-faire MK2. L’offre sera éclectique entre productions américaines et documentaires. Deux salles accueilleront de la programmation alternative et un espace VR sera aménagé », détaille Philippe Aigle.
Un projet à 22 millions d’euros
Ces premiers coups de pelle marquent la nouvelle étape d’un projet longtemps retardé. « Il nous a fallu deux ans pour obtenir de Bercy l’agrément de défiscalisation nécessaire pour entamer les travaux. » Accordée en novembre 2018, la défiscalisation représente 30 % du budget total, estimé à 22 millions d’euros. Un montant élevé, justifié par le besoin d’avoir un bâtiment aux normes anti-cyclone. « Nous voulions un site conçu au maximum en prenant en compte des objectifs d’éco-énergie. Il n’y aura pas de climatisation et le hall sera ventilé de manière autonome. » Outre le cinéma, une résidence étudiante de 105 chambres, 7 locaux d’activités et 3 restaurants seront construits.
« Il y a un déficit de 1 500 à 2 000 fauteuils en Nouvelle-Calédonie d’après le CNC. »
Philippe Aigle, porteur du projet MK2 Dumbéa
Un projet d’ampleur dont les premières discussions remontent à 2011. « À cette époque, la mairie de Dumbéa avait noté une forte demande locale pour bénéficier d’une offre culturelle de qualité. La commune connaît la plus forte croissance démographique de la région. » Le seul cinéma de la région est le Cinécity, exploité par la famille Hickson au sud de Nouméa. Avec 12 salles et 1 500 places, il représente un équipement de 1 écran pour 16 000 habitants et 1 fauteuil pour 120 habitants dans sa zone d’influence commerciale. « Un ratio très éloigné de la réalité de la Métropole avec 1 écran pour 6 à 8 000 habitants et 1 fauteuil pour 38 habitants. Il y avait donc un déficit de 1 500 à 2 000 sièges d’après le CNC », précise Philippe Aigle. MK2 a alors répondu à la consultation organisée par la mairie et déclinée par la famille Hickson. Cette dernière, souhaitant conserver son monopole sur l’île, avait ensuite annoncé un autre projet au Pont-des-Français. Mais le multiplexe Ciné Sud s’est vu refuser l’agrément de défiscalisation. « La Nouvelle-Calédonie représente un marché de 800 000 à 1 million d’entrées. » Le Cinécity totalisant 400 000 entrées annuelles, la cohabitation semble être possible.
Partager cet article