L’assemblée générale du Syndicat français des théâtres cinématographiques, qui s’est déroulée jeudi 12 mars, a été l’occasion de faire le point sur les priorités des salles en ce temps de crise, afin d’éviter une situation irréversible pour les salles. Nous reviendrons dans le magazine sur les autres sujets de préoccupation du secteur, qui laissent la priorité à la gestion de la crise liée au coronavirus.
La 111e assemblée générale du SFTC s’est déroulée à l’Opéraims (Reims) hier, et dans un contexte en constante évolution, précédant l’allocution du président de la République et les nouvelles mesures d’endiguement de la propagation du virus. François Thirriot, président du SFTC, a tenu à maintenir ce rassemblement afin d’informer au mieux les salles des dispositions à prendre dans un contexte où « nous mettons toute notre énergie pour que les salles restent ouvertes avec toutes les précautions d’usage évidemment ».
Richard Patry, président de la FNCF, a demandé à ce que le gouvernement opte pour une politique nationale et favorise les mesures de limitation de la fréquentation sans fermer les salles. Évidemment, l’offre de films conditionne également cette ouverture. « C’est pourquoi nous exhortons les distributeurs à ne pas annuler leurs sorties » ; d’autres annulations ont depuis été annoncées.
Des mesures fortes attendues de la part du CNC
« Le CNC, aujourd’hui, n’a pas pris la mesure de l’ampleur de la crise pour le cinéma ; il doit prendre des dispositions dignes de la situation sinon nous allons traverser la plus grande crise que le cinéma n’aura jamais traversé ! »
La Fédération, les exploitants et distributeurs ont proposé une mesure importante et simple à mettre en place : le doublement des droits au compte de soutien sur la période la fois pour la distributeurs, les producteurs et les exploitants. « C’est une mesure d’une grande simplicité et dont l’impact économique serait faible pour l’ensemble du secteur ! », assène Richard Patry. Le CNC s’apprêterait à faire une annonce dans ce sens. « Je demande solennellement au Centre qu’il prenne une mesure très forte et très rapidement ».
Anticipation de la trésorerie et vigilance
D’autre part, la Fédération incite fortement les cinémas à prendre les devants et à mettre en œuvre toutes les dispositions possibles afin de protéger leurs entreprises et leur trésorerie. Le gouvernement a annoncé qu’il prenait en compte des problématiques des entreprises, accordant des facilités sur le report du paiement des charges salariales, l’étalement du paiement de la TSA, le report du paiement de l’impôt sur les sociétés de l’année 2020 : « Plus vous anticiperez votre trésorerie, mieux vous traverserez cette crise. Prenez ces facilités afin de vous protéger », conseille le président de la FNCF.
Concernant les relations avec les distributeurs et le règlement des factures films, la situation est délicate afin que ceux-ci soient en mesure d’assurer le maintien de leur activité. Sont à l’étude des solutions de prêts-relais avec l’IFCIC. Cofiloisirs et Natexis-Coficiné conseillent au salles de les contacter le plus en amont possible afin de trouver des solutions appropriées.
Le délégué général de la Fédération, Marc-Olivier Sebbag, conseille également d’activer tous les leviers possibles auprès des banques et auprès des collectivités qu’elles soient départementales ou régionales. « Des fonds d’urgence sont mis en place dans certaines régions. »
Enfin, suite aux reports en cascade des films et avant un embouteillage déjà prévisible, Christian Landais, délégué général adjoint de l’ADRC, annonce que l’Agence étudie actuellement la possibilité d’élargir certains plans de sortie, et ce, dès la première semaine, « notamment sur les films art et essai porteurs, afin d’éviter les écrans blancs ».
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