Alors que la rencontre avec les pouvoirs public se déroule aujourd’hui à Deauville, les premiers débats du Congrès se sont tenus mardi 24, avec les réunions des commissions de branche, suivies du forum de discussion avec le bureau de la fédération.
En présence de leurs présidents respectifs, les rapporteurs de la grande, moyenne et petite exploitation ont fait part chacun de leurs préoccupations, marquant leurs divisions mais prônant l’unité au sein de la profession. Pour la grande exploitation, qui a connu ces 8 derniers mois la plus faible augmentation des entrées (+3 % alors que la tendance générale est de +7 %), cette moindre progression serait due, selon ses représentants, à un maillage trop important du territoire. Ils plaident pour une approche plus restrictive des CDACi, et une réflexion globale sur le seuil d’équipement, notamment dans les grandes agglomérations où se font face multiplexes et salles de proximité. Ces dernières n’ont pas manqué de réagir, mettant en avant justement leur travail de proximité « à échelle humaine », qui leur permet sans doute de mieux résister à la concurrence des plateformes que les multiplexes. Sur les engagements de programmation, la grande exploitation déplore une « rigidité excessive » qui bloque ses possibilités d’innovation technologique et demande au CNC des assouplissements.
Du côté de la moyenne exploitation, dont la fréquentation a augmenté de 3 à 4 %, « c’est le film qui fait venir les spectateurs en salles » et c’est davantage la concentration des grands circuits qui pose problème. Les sujets de préoccupations récurrents attendent toujours des réponses, que ce soit l’enveloppe allouée à l’aide sélective, « notre seul outil pour lutter », le renouvellement du matériel numérique ou le versement la subvention art et essai.
Des préoccupations partagées par la petite exploitation, pour laquelle l’accès au film reste une difficulté majeure. L’augmentation du nombre de films et du nombre de séances exigé est « incompatible » pour les petits salles, qui souhaitent rédiger un livre blanc adressé aux distributeurs sur les enjeux qui se posent à elles.
L’encadrement et le manque de contrôle des séances non commerciales est revenu à plusieurs reprises dans les discussions, que ces projections aient lieu en plein air ou tout autre lieu que les salles de cinéma, y compris à l’attention des publics scolaires. Les témoignages ont aussi montré combien l’éducation à l’image restait une mission partagée par tous les exploitants, auxquels s’est adressé le délégué général de Passeurs d’images, Patrick Facchinetti, qui reprend les dispositifs École et Collège et cinéma. Les réunions de concertation avec l’association vont débuter les 7 et 8 octobre, et Passeurs d’images présentera son projet fin juin. Auparavant, des Rencontres nationales École et Collège et cinéma se tiendront au Palace d’Épernay du 20 au 22 novembre prochains.
Enfin, en attendant le débat avec les pouvoirs publics de ce mercredi 25, Xavier Lardoux, directeur du cinéma au CNC, a annoncé quelques mesures, notamment sur le fameux bordereau à la séance réclamé de longue date par les exploitants et les distributeurs : il devrait voir le jour en juin 2020.
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