Le réseau de Philippe Baud a achevé en décembre la construction d’un nouveau cinéma dans la commune haut-savoyarde, de six écrans et 900 places, et en attente de ses premiers spectateurs.
Au détour d’une balade dans la ville, il est maintenant facile de distinguer sa silhouette parmi tous les bâtiments. Choix esthétique fort, le Studio 6 s’est paré d’un habillage en inox doré brossé, signé du cabinet Atelier A, en charge du projet. Un revêtement qui fait écho à la coque argentée du complexe de Cluses, ouvert par Philippe Baud en juin 2020. « Les cinémas en cœur de ville imposent de travailler la peau extérieure », glisse l’exploitant, qui précise que l’intérieur contient également quelques touches dorées : le cheminement de la moquette, les fonds de salles ainsi que quelques fauteuils. Outre la décoration, l’établissement de six écrans et 900 places présente les nouvelles normes de confort : sièges en cuir numérotés, son 7.1, 4K, projection laser, gradinage et climatisation. Budget total : 6,3M€.
Dans son ensemble, le Studio 6 tranche donc avec l’ancien cinéma d’Annemasse, que le réseau CinéMonde exploitait depuis plusieurs décennies. « Nous faisions survivre les deux salles du Salève », raconte l’exploitant, qui concède que le site était devenu obsolète. Il faut dire que ces dernières années n’ont pas été de tout repos : à la fin des années 1990, un multiplexe Gaumont (devenu Pathé) ouvre à Archamps, à une dizaine de kilomètres. De cinq écrans à l’époque, Le Salève d’Annemasse est contraint de réduire la voilure, fermant trois salles. Faute de places PMR et de climatisation, CinéMonde réfléchit alors à moderniser et améliorer l’offre de la ville ; le réseau se rapproche de la municipalité et les discussions entérinent l’implantation du futur cinéma dans le projet Chablais Parc, en cœur de ville, qui comprend commerces et logements. Si une large partie du pôle est opérationnelle depuis 2013, il a fallu s’armer de patience pour la construction du cinéma, qui a encore dû faire face à plusieurs retards liés à la crise du COVID avant de se terminer en décembre dernier.
« Annemasse est une ville dynamique avec une démographie positive, ce qui donne de l’espoir pour réaliser des entrées. » La programmation sera généraliste, avec une part pour l’art et essai, en complément de l’offre proposée par la salle de la MJC : « Nous souhaitons être classé », assure Philippe Baud. Mais surtout, accueillir le plus rapidement possible ses premiers spectateurs pour faire enfin vivre ce « lieu de proximité », deuxième cinéma du réseau indépendant CINEO après celui de Bar-le-Duc à ne pas encore avoir vu la lumière.
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