Chacune à leur tour, les deux sociétés d’auteurs alertent sur la baisse des moyens alloués à l’audiovisuel public, qui aura des répercussions sur la création cinéma ; la SACD s’inquiète aussi des ponctions sur le budget du CNC et de l’avenir de la part collective du pass Culture.
« Les auteurs et autrices de la Scam déplorent que l’adoption du projet de loi de finances de 2025 acte une nouvelle réduction des moyens de l’audiovisuel public », ont exprimé les membres de Société civile des auteurs multimédia, qui travaillent y compris pour le cinéma, au lendemain de l’adoption du budget par le Parlement. Ils soulignent que la baisse de 80 millions d’euros (M€) de la dotation, à laquelle s’ajoute la suppression des crédits de transformation de 69 M€, « est désastreuse pour les antennes publiques, déjà affectées depuis de nombreuses années par des réductions successives ».
Au-delà des difficultés pour Radio France, la Scam souligne que « France Télévisions, et sa diversité d’offre sans équivalent dans le paysage audiovisuel, est la plus sévèrement touchée. La société est condamnée à une baisse de 43 M€, ce qui pourrait affecter la création. France Télévisions investit plus de 500 M€ chaque année dans la création audiovisuelle et cinématographique et contribue à la prospérité du secteur culturel ».
De son côté, la Société des auteurs et compositeurs dramatiques exprime, dans un communiqué du 10 février, « des inquiétudes sur l’avenir du financement de la création dans notre pays, pour l’audiovisuel et le cinéma comme pour le spectacle vivant ». La SACD rappelle, elle aussi, que malgré les succès et les « engagements essentiels » de France Télévisions dans la création audiovisuelle et cinématographique, « le Parlement a pris le risque de fragiliser le service public ».
Par ailleurs, « la ponction de 500 M€ sur le budget du CNC constitue une autre inquiétude pour les auteurs et autrices de la SACD. Non seulement, ce prélèvement, qui affecte une partie des taxes versées par les diffuseurs et les spectateurs en salles vers le budget de l’État, constitue une surtaxation injustifiable. Mais, elle pourrait aussi remettre en cause à la fois l’autonomie budgétaire du CNC et ses capacités d’action et de financement ».
La SACD s’alarme aussi pour le spectacle vivant, notamment face « aux coupes sombres d’un certain nombre de collectivités locales à l’égard de leur budget culturel [qui] sont étourdissantes par leur violence et leur vigueur »… et pour l’éducation artistique et culturelle, qui « ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de la rigueur budgétaire ». Le plafonnement des dépenses de la part collective du pass Culture « est incompréhensible » et « des solutions doivent être rapidement trouvées pour garantir la continuité du dispositif sans freiner les projets des écoles bénéfiques pour les élèves comme pour les auteurs des œuvres qui en bénéficient ».
Au-delà, « la volonté de la ministre de la Culture, Rachida Dati, de réformer le pass Culture va dans le bon sens » pour la SACD, favorable à une part minimale de l’enveloppe dédiée au spectacle vivant et… à un « renforcement de la part collective du pass pour accroître les moyens à destination des équipes scolaires ».
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