Le Grand Rio, qui inaugure aujourd’hui ses trois salles et son beau bistrot, marque le retour du cinéma dans la commune des Hautes-Pyrénées.
Depuis la fermeture du mono-écran Le Rio il y a plus de quatre ans, Lannemezan n’avait plus de cinéma. Ce 1er août, un an après la pose de la première pierre, c’est un splendide établissement de trois salles, logiquement baptisé Le Grand Rio, qui ouvre au public sur la Place du Château, en plein centre de la ville de 7 800 habitants, en lieu et place de l’ancienne Halle aux veaux. La mairie souhaitait à la fois redynamiser ce quartier et relancer l’offre culturelle, sachant que l’ancien cinéma ne correspondait plus aux attentes du public et avait été endommagé par la tempête de décembre 2019. À l’époque, l’exploitant le plus proche, à savoir Charles Mascagni du Régent de Saint-Gaudens, à une trentaine de kilomètres de là, avait renoncé à le reprendre ; c’est donc naturellement lui qui s’est associé à la Ville pour créer et exploiter Le Grand Rio, qui sur place est dirigé par Dorine Guillard.
Au-delà du confort de ses trois salles, pour un total de 355 places – avec son Dolby, projection laser et fauteuils inclinables – le nouveau cinéma est un vrai lieu de convivialité comme on les conçoit aujourd’hui. D’abord pour sa beauté et son inscription dans l’histoire et l’harmonie architecturale du lieu : l’agence toulousaine MR3A, avec ID Ciné pour la maîtrise d’œuvre, ont réinventé la charpente métallique de l’ancienne halle et conçu une façade en vitrage (haute performance énergétique) ainsi qu’une modénature qui rappellent les granges typiques de la région. Le hall du Grand Rio est ainsi baigné de lumière et s’ouvre sur un bistrot, qui propose une petite restauration et sera ouvert tous les jours et toute l’année. L’établissement dispose aussi d’une salle de réunion de 60m2, qui peut être louée, notamment aux associations culturelles locales. Le tout au cœur de ville donc, et à proximité immédiate d’un parking gratuit.
Le chantier aura coûté environ 3,4 millions d’euros, répartis entre l’exploitant pour l’aménagement intérieur et la Ville pour la coque du bâtiment, avec les aides de la Région Occitanie, du Département des Hautes Pyrénées et de l’État, dans le cadre du plan « Petites villes de demain » de l’ANCT.
Programmation tout public et art et essai
Toutes les salles sont accessibles aux personnes à mobilité réduite et les déficients sensoriels auront accès à l’audiodescription ou au sous-titrage sur leur smartphone grâce au dispositif Greta. Côté programmation, la volonté est aussi de s’adresser au plus grand nombre, en visant le classement art et essai et les trois labels. Ce 1er août, Le Grand Rio a ouvert à 13h en offrant un pot de bienvenue à ses premiers spectateurs, puis le nouveau Garfield, Deadpool & Wolverine et Les Gens d’à côté de Téchiné pour ses séances de 14h. Un ciné-goûter est programmé dans l’après-midi pour les tout-petits autour de La Colline aux cailloux, mais aussi La Belle de Gaza, ou encore Un ptit truc en plus. Pas moins de 15 films sont à l’affiche cette semaine, y compris une avant-première du Roman de Jim des frères Larrieu, qui sont originaires des Hautes-Pyrénées, en partenariat avec une librairie. Les tarifs s’échelonnent entre 9 € et 4 €, et 5,90 € pour les abonnés.
Et avec 4 séances par jour dans ses 3 salles, Le Grand Rio a donc tous les atouts, sachant que les cinémas les plus proches – ceux de Tarbes et Saint-Gaudens – sont à plus de 35 km. L’objectif est de tripler la fréquentation de l’ancien mono-écran de Lannemezan, pour atteindre entre 60 et 70 000 entrées annuelles. « Lannemezan mérite une belle exploitation », déclarait Charles Mascagni au moment de la CDACi en 2021. Pour rappel, l’exploitant à la tête du Régent de Saint-Gaudens est également associé au Grand Palais de Cahors, à l’Utopia Borderouge et aux Toiles du Rex de Pamiers. Il travaille aussi avec la Communauté de communes Couserans-Pyrénées sur un projet de 3 salles à Saint-Girons, baptisé Le Grand Club, validé en CDACi en mai dernier.
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