Ce vendredi 2 juin, la famille Reynaud renforce sa présence dans le Loiret, dévoilant son nouveau complexe de 3 salles, en remplacement du mono écran historique. De quoi parachever une phase de croissance importante de son réseau.
C’est en 2019 que Le Club de Gien intègre le réseau de Jean-Fabrice Reynaud. L’exploitant met en effet la main sur ce mono écran de 188 places qui borde pratiquement la Loire, et réfléchit rapidement à développer un projet plus ambitieux pour doper la fréquentation d’une zone de chalandise estimée à quelque 35 000 habitants. La crise sanitaire va chambouler les plans initiaux et pousser la famille d’exploitants à revoir ses plans. « L’environnement économique de cette période post-Covid nous a obligés à opter pour un projet plus maîtrisé », raconte Clémence Zacharie, fille de Jean-Fabrice et directrice adjointe des Cinémas Raynaud. « Le modèle clé en main développé par Cédric Aubry, entre autres pour son site de Sablé-sur-Sarthe et pour celui de la famille Fourneau à Romorantin, nous a convaincus de lui déléguer la maîtrise d’œuvre du projet. Cela répondait également à la volonté de la mairie qui, après un premier projet avorté, a poussé pour que le nôtre se concrétise rapidement. Enfin, cela nous a allégés alors que nous étions dans une période dense avec deux autres gros projets avec Noé Cinémas : le rachat du Morny de Deauville et la construction du Multi Rex de Bernay. » Une riche activité que la concrétisation du complexe de Gien vient donc parachever.
Après une CDACi obtenue en avril 2022 et un permis de construire déposé à l’automne, le chantier a été conduit tambour battant par Cédric Aubry, toujours accompagné par son architecte Véronique Kirchner. De l’extérieur, le bâtiment se présente comme deux énormes boîtes légèrement désalignées, dans un camaïeu de gris, sans le rouge qui caractérise les autres cinémas clé en main développés par Cédric Aubry. Pour le toit, « nous avons déjà renforcé les charpentes afin de pouvoir poser des panneaux solaires ; leur installation sera une priorité dès que la trésorerie le permettra. »
À l’intérieur, les 3 salles, toutes aménagées de plain-pied, sont équipées en projection laser rétrofitée et son 7.1 pour une capacité totale de 357 sièges. « Nous aurons la possibilité d’ajouter deux autres salles en fonction de l’évolution économique du cinéma », précise l’exploitante. Côté programmation, pilotée par le Groupement de programmation des cinémas indépendants (GPCI), hormis un plus grand nombre de séances et de films, la ligne éditoriale se veut dans la continuité de celle du Club : généraliste avec le souhait de conserver le classement art et essai.
Concrétisé pour un budget inférieur à 3 M€, ce cinéma est le fruit « d’un vrai travail d’orfèvre : chaque mètre carré est pensé pour avoir une utilité », indique Cédric Aubry, qui avoue sa « fierté » d’avoir accompagné un exploitant pour « fournir à un territoire, où la fréquentation pourrait sembler modeste, un lieu de vie et de culture confortable et de qualité ». Dans la commune de moins de 15 000 habitants, le complexe giennois ambitionne les 80 000 entrées annuelles, d’après l’étude conduite par le cabinet Hexacom. Un objectif dans les cordes, l’établissement étant situé dans une zone où la famille Reynaud est son propre concurrent. À moins d’un quart d’heure en voiture, elle exploite depuis 2019 le mono écran Le Club à Dampierre-en-Burly ; à une vingtaine de minutes, elle assure, depuis novembre 2021, la DSP de la salle Le Sully à Sully-sur-Loire ; enfin, à 40 minutes au nord, elle gère L’AlTiCiné, multiplexe de 9 écrans implanté à Montargis. « Cette proximité va nous servir à créer des synergies entre les sites, avec déjà une circulation facilitée du public via nos cartes d’abonnement. » À noter d’ailleurs que le cinéma montargois fera, dans les mois à venir, l’objet d’un important chantier de rénovation.
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