Shellac, de la Belle de Mai au Quartier Latin en passant par le Club

La structure de Thomas Ordonneau vient de reprendre le mythique Saint-André des Arts, où elle poursuivra, aux côtés des sorties nationales, ses expériences de sorties hybrides en lien avec sa plateforme le Club Shellac.

Installée à Marseille depuis 15 ans, où elle programme déjà Le Gyptis de la Friche de la Belle de Mai et gère La Baleine sur le cours Julien, c’est à Paris que Shellac a repris début juin les rênes du cinéma de la famille Diamantis, dans le Quartier Latin.  Shellac Exploitation, qui pour rappel est née de l’association entre Thomas Ordonneau et Cyril Zimmermann (entre autres président de L’école du numérique La Plateforme), a signé une location gérance avec Dobrilla Diamantis, qui poursuivra ses « séances découvertes » au Saint-André des Arts, dont elle reste propriétaire avec son fils Eric. Juliette Grimont programme les trois salles du cinéma depuis le 7 juin et c’est Anastasia Rachman, de retour chez Shellac où elle avait travaillé pendant cinq ans, qui prendra la direction des lieux à partir du 26 juillet.  
« Une opportunité extraordinaire », témoigne Thomas Gastaldi – l’autre Thomas de Shellac, qui travaille sur la distribution au sens large –, qui permettra de décliner les expériences marseillaises « dans le quartier le plus cinéphile au monde ». Le complexe plafonnait à 50 000 entrées annuelles ; Shellac ambitionne une fréquentation, « à terme », de plus de 100 000. 

La nouvelle équipe y programmera des sorties nationales – 200 mètres, distribué par Shellac, y est sorti le 9 juin –, ce qui n’était plus le cas depuis des années au Saint-André des Arts, et y offrira de longues continuations de films d’auteur, en visant de regagner les trois labels art et essai. Mais surtout, elle s’appuiera sur l’expérience physique et collective du cinéma historique pour donner un nouvel écho à la programmation de sa plateforme Le Club Shellac. « C’est ce que nous avions imaginé au lancement du Club en janvier, sans pouvoir le faire, mais nous avons commencé ce type de sortie hybride dès la réouverture des salles. » Le Saint-André des Arts a ainsi proposé sur grand écran The Human Surge de Teddy Williams, sorti en VOD en avril. « L’expérience devrait se renouveler toutes les six à huit semaines, prioritairement au Saint-André, mais sans s’interdire d’autres partenaires sur d’autres territoires, pour des séances événementielles avec les réalisateurs, en présence ou en connexion virtuelle », explique Thomas Gastaldi. Une autre façon de défendre des films singuliers pour Shellac, qui, de la production à l’édition DVD en passant par la salle et la SVOD, n’a attendu ni Paris, ni la pandémie, pour réfléchir à d’autres schémas de diffusion.

Plus d’infos dans le Boxoffice Pro du 23 juin.