Quand le format premium dope les entrées

Grande bouffée d’oxygène pour la fréquentation, une semaine après la sortie de Spider-Man. Chez CGR Cinémas, les performances du film en salles Ice Immersive réjouissent Jocelyn Bouyssy, directeur général du groupe, tout en illustrant l’appétit du public pour les formats premium.

Un prix moyen de 12,3 € et un taux d’occupation insolent de 86 % pour Spider-Man : No Way Home dans les salles Ice Immersive. 120 000 entrées qui représentent 30 % des entrées du film dans le circuit. En format classique, le taux de remplissage se situe autour de 30 % et le prix moyen à 7,8 €. Les 40 salles équipées du format premium du groupe n’ont pas désempli, celle de Montauban, qui a ouvert ses portes jeudi dernier, affichant même un taux de remplissage de 91 %. « Spider-Man en Ice explose les chiffres, c’est un fait, les gens cherchent le premium immersif ! », affirme le directeur général. 25 % des sièges allouées à Spider-Man réalisent 40 % des entrées et 51 % des recettes au sein du groupe. « Dans ces temps troubles et ces deux ans à courber l’échine, j’ai envie de me réjouir de ces nouvelles positives et surtout d’en tirer les enseignements. » Les trois quarts de ces séances ont affiché complet et étaient déjà réservées par internet 10 jours à l’avance. La VàD, qui représente 80 % des entrées du film, alimente, en outre, la fidélisation de la clientèle. La politique du groupe étant d’offrir le choix du format aux spectateurs, « aucune entrée n’est vampirisée par les séances premium. Les statistiques montrent que les gens veulent redécouvrir le cinéma dans un autre format, et ce, pour un public très varié ».

L’avenir, c’est de donner envie au gens de revenir au cinéma dans d’autres conditions

« Personne ne peut affirmer comprendre la baisse du marché depuis la réouverture. En revanche, je ne peux que constater que le premium renverse la tendance, il est dans le sens de l’Histoire », affirme Jocelyn Bouyssy, convaincu qu’au-delà d’une salle de qualité, c’est une véritable expérience immersive qui fait la différence. Le groupe mène actuellement des études pour des exploitants français désireux de créer leur salle immersive ou de transformer une salle premium avec la plus value des panneaux LED latéraux et jeux de lumière. « Après quatre années d’implantation de nos salles premium dans tous types de sites en régions, et plus de 4 millions d’entrées dans ce format, nous pouvons partager notre expérience et notre savoir-faire. Nous savons calculer la rentabilité d’une salle Ice par rapport aux entrées du site, sa capacité et sa zone de chalandise. » Le directeur général n’en démord pas, il est nécessaire de s’adapter aux consommateurs et à leurs nouvelles habitudes : « L’avenir c’est de donner envie au gens de revenir en salle dans d’autres conditions »

Éviter le cinéma à deux vitesses

Mais à côté du cinéma premium et ses blockbusters, que se passe-t-il ? Le groupe a mené cette réflexion, afin de ne pas créer de cinéma à deux vitesses, à la fois pour les salles dites classiques mais aussi pour les films qui ne sont pas à grand spectacle. « Sur les dix prochaines années, notre groupe proposera davantage de salles Ice mais montera en gamme aussi au niveau du son, de l’image et du confort des salles traditionnelles, les taux de remplissage actuels permettant d’envisager des salles à capacité moindre et des fauteuils plus larges. »

À Los Angeles aussi, la salle Ice du Regal L.A. LIVE n’a pas désempli avec un taux de 88 %. Depuis la signature avec le groupe espagnol Ocine, CGR avoue être en négociation avec des exploitations de nombreux pays dont l’Estonie, l’Allemagne, la Suisse, Israël ou encore le Mexique. Côté films, après avoir convaincu quasiment toutes les majors de développer leurs films en format Ice – dont Matrix Resurrections, en salles aujourd’hui, Top Gun : Maverick, Morbius, Moonfall… –, le prochain graal sera de convaincre James Cameron pour la fin de l’année… Douze ans après le premier Avatar, avec lequel la société était devenue pionnière dans le basculement à la projection numérique, Avatar 2 sera-t-il son deuxième grand tournant ?

Afin de cibler les plus jeunes, une opération de marketing d’influence a été menée avec Inoxtag, communauté de 6 millions de fans. Une campagne de co-marketing TV avec Sony sur M6 à 10 millions de contacts a permis de toucher un public plus traditionnel.

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