Avec ses 75 établissements et 839 salles, qui ont réalisé en près de 38 millions d’entrées millions entrées*, Pathé Cinémas continue de dominer le marché cinématographique français. Invité de l’Émission Boxoffice Pro du 31 janvier dernier, son président Aurélien Bosc a décrit les prochains accomplissements du circuit, sans éluder ses challenges.
Après avoir pris à bras le corps les sujets digitaux, la premiumisation et les nouveaux modèles opérationnels de ses cinémas, le circuit a terminé l’année sur « un niveau d’activité et de profitabilité satisfaisant pour la société », et son président est heureux de poursuivre la dynamique d’innovation et d’investissement. Mais bien que « les marqueurs d’attractivité et de succès » aient été au rendez-vous, le secteur, tant côté des studios que des circuits, doit désormais s’adapter à une situation d’endettement.
Dans ce contexte, Pathé reporte l’ouverture de son capital, prévue pour cette année, à une temporalité plus favorable. « Pour qu’une introduction en bourse se passe dans de bonnes conditions, il faut un marché financier ouvert, et une activité la mieux orientée possible », souligne Aurélien Bosc. Or selon ses estimations, le décalage des films suite aux grèves hollywoodiennes de 2023 provoquera un report d’une quinzaine de millions d’entrées entre 2024 et 2025. Par ailleurs, les titres français capables de devenir millionnaires ou multimillionnaires en entrées seraient moins nombreux. « Il va donc falloir nous adapter à une année en tension, et attendre 2025 pour retrouver enfin un nombre normal de films, notamment américains, sur nos écrans. » Quant aux Jeux olympiques, qui sont « un enjeu pour les sites parisiens », Aurélien Bosc préfère y voir l’occasion de proposer des animations en lien et ainsi faire parler de ces cinémas. « Et entre les Parisiens qui quittent la ville et les touristes qui viennent, la balance peut se faire. Nous abordons cela sereinement et allons essayer d’en tirer un avantage commercial sur l’ensemble de notre réseau. »
Un parc en mutation constante…
Un réseau que Pathé Cinémas n’a de cesse de reconfigurer avec exigence et des « choix tranchés ». Après les cessions (d’Amnéville et de Belfort) pour renforcer sa capacité d’investissement et les fermetures de sites parisiens jugés « obsolètes et difficilement transformables » (le Champs-Élysées et Le Bretagne à Paris), le circuit a acquis l’intégralité des parts des 3 Palmes de Marseille auprès de l’associé historique Didier Tarizzo. L’enseigne se prépare en outre à dévoiler, à Paris au début de l’été 2024, son Pathé Palace, qui abritera aussi le siège du groupe. Cette rénovation, qui porte l’ambition de donner naissance à « l’un des plus beaux cinémas du monde », préserve encore ses secrets, le président Bosc ne divulguant que les partenariats avec Dolby ainsi qu’avec Samsung, prometteurs de « standards assez uniques ». Après près de 7 ans de travaux (dont une longue suspension au moment de la pandémie), la rénovation de la Géode aussi est en phase d’aboutissement, « entre juin et octobre prochains ». Le projet, « techniquement complexe », proposera une double projection Imax pour couvrir toute la surface de l’écran hémisphérique, ainsi qu’un hall traité « avec une vision plus proche du son et lumière que du cinéma traditionnel ».
Au-delà de la France, Pathé Cinémas poursuit son aventure en Afrique francophone. Ouvert un peu plus d’un an après le Pathé Dakar au Sénégal, le Pathé Casablanca a rassemblé 70 000 entrées en 40 jours après son inauguration en décembre dernier, révélant tout l’appétit du public marocain pour les expériences premium « différenciantes », comme la 4DX, l’Imax et l’espace VIP en particulier. L’opérateur français a par ailleurs repris la totalité des parts de ses trois établissements tunisiens, « à la trajectoire convaincante », auprès de l’associé local Wassim Beji. Enfin, le Pathé Abidjan, en Côte d’Ivoire, attendu avant l’été, marquera la dernière ouverture de cette première phase de déploiement en Afrique au terme de laquelle débutera une phase d’observation de ces différents territoires, « pour définir la suite ».
… et un territoire commercial élargi
En France, l’objectif de 90% de billetterie digitale que s’était fixé le circuit est désormais atteint, et la confiserie et les contrôles d’accès automatisés finissent de recomposer le parcours client. De quoi « fluidifier les circulations et reconvertir des halls en fonction des surfaces disponibles, mais aussi de la typologie des spectateurs, avec de nouvelles propositions commerciales ». Parmi celles-ci, une dizaine d’espaces Pathé Games – orientés jeux vidéo et e-sport plutôt que jeux d’arcades – sont déjà déployés en France, après avoir été testés dans les « vrais laboratoires d’idées » que sont les Pathé des Pays-Bas. La maturation du ticketing en ligne a aussi permis au circuit de renforcer ses données clients, et d’être désormais en mesure d’orienter sa force de frappe marketing sur les films plus confidentiels.
Enfin, dans la digitalisation parcours client atteindra une nouvelle étape majeure avec le lancement de l’offre VOD Pathé Home, sur les TV connectés, tablettes et smartphones… d’ici fin février. Sa spécificité ? « Celle d’être proposée par un acteur du cinéma. C’est l’offre qui invite la marque Pathé dans les salons des Français », avec tout un potentiel de promotions croisées et individualisées pour les films à l’affiche au cinéma. « Il y a beaucoup de choses imaginables pour éditorialiser et, notamment toucher des spectateurs qui ne vont pas au cinéma. » Bénéficiant, là encore, de leur expérience néerlandaise avec l’offre VOD Pathé Thuis, le Pathé Home français proposera un 3 500 titres qui s’étendra à 5 000 titres d’ici quelques mois.
*chiffres 2023, France des circuits, à retrouver dans le Boxoffice Pro du 31 janvier 2024
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