Passe sanitaire : les distributeurs du DIRE s’indignent de la décision du gouvernement

Pour les Distributeurs Indépendants Réunis Européens, le passe sanitaire imposé dès aujourd’hui aux lieux culturels est « un nouveau coup d’arrêt porté au secteur cinématographique ».

C’est par voie de communiqué ce 21 juillet que les distributeurs du DIRE « s’insurgent » contre la mise en place anticipée du passe sanitaire dans les lieux culturels, « une rupture d’égalité vis-à-vis des autres secteurs comme les restaurants, les commerces ou les transports, et cette stigmatisation des lieux culturels comme des lieux de danger en dépit de toute réalité sanitaire », raison pour laquelle le DIRE fait partie des organisations ayant saisi le Conseil d’Etat le 15 juillet pour pointer cette discrimination.

Mais au-delà de l’inégalité de traitement, c’est bien sûr l’impact sur leurs films dont s’inquiètent les distributeurs indépendants. Ils qualifient déjà les effets de « catastrophiques pour les films en salles, en particulier pour les œuvres présentées et récompensées durant le tout récent Festival de Cannes, à commencer par la Palme d’Or, qui ne pourront réaliser pleinement leurs potentiels ». Pour rappel, sur les neuf prix décernés par le jury de Spike Lee cette année, sept ont distingué des films distribués par des sociétés membres du DIRE. 

Et pour elles, « ces dix jours d’exploitation sont en effet déterminants pour ces films en début de parcours, qui contribuent à la richesse et à la diversité de l’offre, dans la continuité de l’engagement constant des distributeurs indépendants depuis plus d’un an, grâce auxquels l’activité cinématographique a pu être maintenue quand elle était autorisée ».

Comme pour les exploitants, la situation est d’autant plus douloureuse que les spectateurs, notamment les jeunes, avaient repris le chemin des salles. Même s’il est encore tôt pour tirer des conclusions des chiffres, « il s’agit d’un nouveau coup d’arrêt porté au secteur cinématographique », affirme le DIRE.
L’organisation déplore enfin la méthode avec laquelle ces décisions ont été imposées, « à l’image de la possibilité d’enlever les masques suivant la jauge de la salle », regrettant « qu’elles ne soient pas prises en bonne intelligence avec les organisations syndicales compétentes. Pour preuve, au vu des difficultés rencontrées en ce premier jour dans la mise en œuvre précipitée de mesures contradictoires et incomprises du public, il est à craindre qu’un nombre croissant de salles de cinéma ne soient amenées à limiter leur jauge au seuil de 50 spectateurs, ce qui dégraderait encore le résultat d’exploitation des films à l’affiche et serait susceptible de remettre en cause les sorties des prochaines semaines ».

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